Dictionnaire international des militants anarchistes
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Né le 26 mars 1890 à Bruxelles (Belgique) - guillotiné le 21 avril 1913
CALLEMIN Raymond, François {“Raymond la Science”
Ouvrier typographe - Bruxelles - Paris
Article mis en ligne le 8 juin 2009
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.
Raymond Callemin

Raymond Callemin, dit Raymond la Science en raison de son goût immodéré pour la lecture, était fils d’un cordonnier, « ivrogne résigné, vieux socialiste dégoûté du socialisme » (Victor Serge, Mémoires d’un révolutionnaire, 1901-1941). C’était un jeune homme petit mais robuste, glabre et rose, affligé d’une myopie prononcée. Après un bref passage par les jeunesses socialistes, il avait adhéré à l’anarchisme et vécut quelque temps à la Colonie de Stoeckel près de Bruxelles. Il collabora au journal individualiste belge Le Révolté (Boisfort, 1908-1914) qui avait succédé au titre Le Communiste (Boisfort, 1907-1908) et dont le gérant était Desflandres. Bon camarade, il marquait un souverain dédain pour les femmes à la suite d’un amour malheureux ; il aimait la musique, le théâtre.

Insoumis au service militaire, il quittait en 1910 la Belgique pour la France où il allait résider à Romainville, au siège de L’Anarchie et entrer en contact avec le groupe d’illégalistes regroupé autour de Jules Bonnot. Avec Bonnot et sa bande, il prit part à la plupart des hold-up commis par le groupe (voir Bonnot). C’est lui qui, le 27 février 1912, place du Havre à Paris, abattit un agent d’un coup de revolver. Arrêté le 2 avril 1912, il fut condamné, le 28 février 1913, par la cour d’assises de la Seine, à la peine de mort ainsi que ses coïnculpés Soudy, Monier et Dieudonné. Le verdict prononcé, Callemin innocenta Dieudonné, accusé, dans l’affaire de la rue Ordener à Paris du 21 décembre 1911, d’avoir tiré sur l’employé Caby qui prétendait le reconnaître pour son agresseur. Malheureusement cette déposition était trop tardive.

Raymond Callemin fut exécuté à Paris le 21 avril 1913 ; à ceux qui entouraient la guillotine il dit « C’est beau, n’est-ce pas, l’agonie d’un homme ? » (E. Michon, Un peu de l’âme des Bandits). Avant de mourir, il avait écrit à un de ses amis : « … Je ne sais pas si je suis anarchiste […] beaucoup sont dans mon cas. Je suis persuadé que les individus de la rue O. étaient des bonshommes voulant vivre, et c’est tout. » (Lettre à Arthur Mallet du 24 décembre 1912, publiée dans le supplément au n° 4 de L’En Dehors, fin décembre 1922).


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