Agustin Roa Ventura avait été nommé en 1937 secrétaire de la Fécération locale de Barcelone des Jeunesses Libertaires (FIJL), poste qu’il occupa jusqu’à la fin de la guerre civile. Peu avant l’arrivée des franquistes, lors d’une réunion en janvier 1939 du Mouvement libertaire à Barcelone, il avait proposé, au nom du Comité de défense, de dynamiter la ville.
Passé en France lors de la Retirada, il avait été interné au camp d’Argelès où il participait avec notamment Raul Carballeira à la réorganisation de la FIJL, puis au camp de Saint-Cyprien. Transféré en août 1939 au camp du Barcarès, il fut ensuite déporté en Afrique du Nord et interné au camp de Djelfa où il allait rester trois années. Après le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, il avait été libéré par les Anglais et s’était enrôlé dans l’armée britannique où il combattit jusqu’à la fin de la guerre.
A sa démobilisation il fixait sa résidence à Londres où il fut le fondateur en 1960 de l’Association des anciens combattants espagnols dans la Deuxième Guerre mondiale (Spanish ex servicemen’s association) et collabora à son organe Boletin de informacion. Il fut pendant plusieurs années le secrétaire de la Commission de relations de la CNT de Grande-Bretagne et membre du Comité de relations CNT-UGT. Il fut le délégué de Grande-Bretagne lors du congrès intercontinental de 1960. En 1962 il collabora avec le compagnon Antonio Vargas Rivas au lancement du bulletin España fuera de España (Londres, avril 1962-1964, 24 numéros) ; ce bulletin destiné aux travailleurs migrants espagnols avait été tiré à 500 exemplaires avant de passer à 1.000 exemplaires (numéro 3) et d’être diffusé, outre en Grande-Bretagne, en Allemagne, Suisse, France, Hollande, etc.
Délégué au congrès intercontinental de 1965, il abandonna le congrès et soutint par la suite les théses de l’Alliance Syndicale Ouvrière (ASO).
Agustin Roa Ventura qui, avait longtemps travaillé au quotidien The Sun et avait collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire –dont CNT (1958), Espoir, Nueva Senda, Reconstruccion (Londres), Ruta (Toulouse et Caracas), Solidaridad obrera (Mexico) — est décédé à Sitges (Barcelone) le 3 mai 1999.
Œuvres : — Agonia y muerte del franquismo (Ed. Barral, Barcelone, 1978).