Dictionnaire international des militants anarchistes
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RENAUD, Jean, Célestin “{COINTOT}”
Né à Lons Le Saunier (Jura) le 27 novembre 1841 – mort le 20 janvier 1904 - Mécanicien ; serrurier - Lons Le Saulnier (Jura) – Lyon (Rhône) – Marseille (Bouches-du-Rhône) – Bessèges (Gard)
Article mis en ligne le 30 mars 2009
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D., René Bianco

Ancien sous-officier du 70e de ligne, décoré de la médaille militaire (dont par décret du 9 juillet 1885, il sera privé du port et rayé des matricules), Jean Renaud Cointot, qui vivait en concubinage avec une femme dont il eut trois enfants, devint un militant anarchiste très actif à Lyon où il résidait et était membre de la Fédération révolutionnaire de la région Est. Il donnait à son domicile, rue Moncey, des leçons d’escrime à ses compagnons. Il avait été condamné le 7 novembre 1867 à 18 jours de prison par le tribunal correctionnel de Lons Le Saunier pour « rébellion et coups et blessures ».

Le 22 octobre 1882, lors de la réunion publique "les exploits de la police" qu’il présidait à L’Alcazar de Lyon au lendemain de l’arrestation de Gautier et de Bordat et à laquelle de nombreux compagnons (dont Lemoine, Pejot, Bruyere, Jolly, Lauffrey, Boriasse…) prirent la parole, il annonça devant environ 800 auditeurs que “la dynamite se ferait entendre dans la soirée”, annonçant ainsi l’attentat de Bellecour commis quelques heures plus tard (voir Cyvoct). Le lendemain au soir, après avoir touché son compte chez son patron, il quittait Lyon pour Genève. Le 24 octobre il était l’objet d’un mandat d’arrêt tout comme Jolly et Pejot.

Le 19 novembre 1882, un mandat d’arrêt était délivré contre lui par le juge d’instruction de Lyon sous l’inculpation « d’affiliation à une Association internationale des travailleurs » et il était condamné par défaut le 6 décembre à 2 ans de prison et 3.000fr d’amende pour "provocation au meurtre et offenses au président de la République" tout comme Jolly, lui aussi en fuite.
Impliqué l’année suivante dans le procès dit des 66 à Lyon comme prévenu de la seconde catégorie (voir Toussaint Bordat), il y fut condamné par défaut le 19 janvier 1883 à 5 ans de prison, 2.000f d’amende et 5 ans de privation des droits civils.

Après s’être caché en 1884 à Lyon dans sa famille, Jean Renaud venait à Marseille où, sous un faux nom, il trouvait un emploi d’ouvrier mécanicien et reprenait son militantisme. Mais la police remarquait son activité et il fut bientôt reconnu par un « inspecteur spécial ». Arrêté le 13 mai 1885 sur son lieu de travail, suspecté d’un vol de dynamite, il fut transféré à Lyon le 15, où, le tribunal correctionnel, réformant son jugement, le condamnait le 27 mai à 18 mois de prison, 100f d’amende et 10 ans d’interdiction.

Le 8 janvier 1886, un décret le graciait du restant de sa peine. Il cherchait vainement du travail à Lyon puis montait à Paris où il parvenait à se faire embaucher à l’usine de produits chimiques de Saint-Denis et faisait la connaissance de Paul Reclus, le neveu d’Élisée Reclus. ce dernier le faisait alors embaucher comme mécanicien dans la Compagnie des fonderies et forges où il était ingénieur à Bessèges (Gard). Renaud y organisa la chambre syndicale des travailleurs réunis de Bessègues, qui était en fait un groupe anarchiste réunissant mineurs, métallurgistes, cordonniers, commerçants, etc. Il était alors le correspondant local du journal anarchiste communiste Le Révolté. Mais Renaud, toujours actif propagandiste anarchiste, fut bientôt obligé de quitter cet emploi ayant été renvoyé de la Compagnie le 17 mai 1886. Il quittait Bessèges le 28 et revint alors à Marseille où il allait demeurer, changeant souvent de domicile, avec sa compagne et ses enfants.

Selon la police Renaud était “très intelligent et agitateur dangereux au tempérament très exalté, s’occupant de politique révolutionnaire ainsi qye de mouvements grévistes qu’il cherche à déterminer dans les localités où il passe et où il répand le journal communiste anarchiste Le Révolté”.

Jean Renaud est décédé à Marseille le 20 janvier 1904.


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