Louis Reaud était avant la première guerre mondiale le secrétaire général du syndicat des inscrits maritimes de Marseille et le bras droit d’Ange Rivelli secrétaire de la fédération des inscrits maritimes. Militant syndicaliste révolutionnaire, il prenait la parole dans tous les meetings, en particulier dans ceux organisés avec le Comité de Défense Sociale (CDS) — dont il était membre et dont les resposables à Marseille étaient Alexis Girard et Auguste Durand — et notamment lors des campagnes contre les bagnes militaires, l’affaire Rousset, l’affaire Jules Durand, etc. Il collaborait au journal L’Ouvrier syndiqué (Marseille) et soutenait les activités de la troupe du Théâtre social à la Bourse du travail.
Au début des années 1910 il était également le secrétaire du Sous comité de propagande pour la grève générale à la Bourse du travail.
Le 25 avril 1910, lors d’un meeting à Marseille, il avait préconisé une propagande acharnée pour la suppression des conseils de guerre et des bagnes militaires. Le 25 novembre suivant lors d’une réunion à la Bourse du travail, il s’était déclaré partisan du sabotage en cas de grève lorsque “des soldats ou des jaunes viennent au secours du patronat”. Le 28 janvier 1911 lors d’un meeting en faveur de Jules Durand, il avait appelé à se défendre par “l’action directe, le sabotage et au besoin à appliquer la loi du talion”.
En janvier 1913, il fut avec Auguste Durand, l’un des organisateurs du Groupe d’Etudes Sociales qui réunissait des anarchistes de diverses tendances : syndicalistes comme Augier, M. Dupuy, Pons et Ollivier, individualistes comme Comte, Mayre et Vars, des anarchistes communistes comme Hotz, Bougearel et Marestan.