Michel Ravelli avait rejoint le trotskisme pendant la période de l’occupation. Militant de la IVe Internationale et responsable du Parti Communiste Internationaliste (PCI), il avait rejoint la tendance animée par Michel Raptis Pablo et effectua pour le compte de l’internationale trotskiste plusieurs missions en Yougoslavie et en URSS. Pendant la guerre d’Algérie sa participation au montage au Maroc d’une usine d’armement au profit du FLN et son soutien au manifeste des 121 lui valut d’être radié de l’Éducation nationale où il exerçait comme professeur de philosophie.
Réintégré ultérieurement dans l’enseignement, comme documentaliste à l’École des métiers graphiques Estienne dans le 13e arrondissement, il militait à l’École Émancipaée. Les évènements de mai 1968 le trouvèrent dans différents comités réunissant militants communistes libertaires et pablistes, en particulier le CICR. En 1968 il adhérait à l’Alliance Marxiste Révolutionnaire (AMR), un groupe pabliste remettant en cause le léninisme et devenait le directeur de son organe Sous le drapeau du Socialisme où il défendait la notion de « contrôle ouvrier ».
Au début des années 1970 il rompait avec le trotskisme, adhérait aux idées communistes libertaires et en 1972 intégrait le groupe de Paris 13e de l’Organisation Révolutionnaire Anarchiste (ORA). Membre à plusieurs reprises de la rédaction de Front Libertaire (1970-1979), il participait également aux activités menées par le groupe sur le quartier et en particulier au journal Le Canard du 13e (1972-1982) et ses diverses activités (Terrain d’aventure, atelier de mécanique autogéré, etc.).
Lors des grèves Lip et des luttes du Larzac de 1973, il fut, notamment avec Ramon Finster, l’un des moteurs de la création du regroupement Pour qu’une force s’assemble (PQFS) — qui publia 5 numéros d’un bulletin de liaison en 1973-1975- puis Pour un mouvement révolutionnaire des Travailleurs (PMRT) — 5 numéros d’un bulletin de liaison en 1975 — impulsé par l’ORA pour tenter de regrouper de façon autonome les groupes ouvriers de base. Il a été ensuite membre avec entre autres Guy Gibaud de la rédaction de la revue théorique de l’ORA, Pour l’autonomie ouvrière et l’abolition du salariat (Paris, 2 numéros, 1976-1977) dont le directeur était Gérard Sebbah et qui avait été précédée d’un bulletin préparatoire interne intitulé Débat-Action.
En 1973 (ou 1974, il avait été aux cotés de Laure X (groupe de Montpellier) et de Serge Torrano, l’un des représentants de l’ORA à l’émission [Tribune libre>https://www.dailymotion.com/video/x7m0w7]Tribune libre dédiée à Front Libertaire et diffusée sur France 3.
Après le congrès de l’ORA où fut adopté le sigle OCL (Organisation Communiste Libertaire), il continua de militer dans cette organisation jusqu’à l’éclatement de cette organisation après l’affaire des autonomes et le départ de nombreux militants en région parisienne.
Membre du Collectif enseignants/enseignés Confrontation il collabora au bulletin des enseignants communistes libertaires Con-formation (Paris-Reims, 1975-1976, au moins 5 numéros) avec notamment Roland Biard, Jean-Pierre Duteuil et Annie Moreau. Il participât ensuite à la Coordination libertaire de l’enseignement qui publiait la revue Le Cancre… las (Gennevilliers-Paris, décembre 1979-février 1982, au moins 6 numéros) dont le directeur était Danièle Rossines et un bulletin de liaison (au moins 3 numéros, 1981-1982). En 1979 il fut le directeur de la revue Les Raisons de la colère (Paris, mars 1979 et un suppl.) dont la quasi-totalité de la rédaction était formée d’anciens membres de la revue La Lanterne noire (1974-1978).
Dans les années 1984-1985 il fut membre, avec entre autres Fernando Moschi, José Morato, Marie Claude Raffaneau et Daniel Guerrier, du COJRA, (Collectif d’organisation des journées anti-aurtoritaires), un collectif réunissant divers militants libertaires et à l’origine de l’organisation de journées de réflexions anti-autoritaires. qui se réunissait au local du groupe Frente Libertario, 15 rue Gracieuse (Ve arr.)
Membre en 1985 de la rédaction parisienne de la revue lyonnaise « IRL »(1973-1985), il fut l’année suivante l’un des fondateurs de la revue Noir et Rouge (Paris, 33 numéros de septembre 1986 à mars 1995) et dont en mars 1991 il devint le directeur en remplacement de M. Mauget. La revue à laquelle collaborèrent notamment J. P. Duteuil, Marco Sazetti [Candore], D. Colson, Vanina, Maurice Rajsfus, Christiane Passevant, Larry Portis, Miguel Benasayag, René Berthier… publia des dossiers thématiques (Syndicalisme, antifascisme, écologie, anarchisme, Internatinalisme…) ouverts aux différentes sensibilités libertaires.
En 1990 il avait été l’un des signataires de l’Appel pour une alternative libertaire, initié par l’UTCL pour regrouper tous les communistes libertaires. Toutefos au printemps 1991, constatant que la nouvelle organisation n’était « qu’un avatar de l’UTCL » il refusait d’y adhérer comme plusieurs signataires d l’Appel dont Daniel Guerrier, Auguste Lhermite, Hervé Guillermic, Gérard Mélinand (topus anciens de l’ORA et de l’OCL2), Paul Denais, Michele Stern, Guy Bourgeois (de la TAC), Antonio Martin, José Morato, Montsé Turtos (groupe du Pré-Saint-Gervais), André Senez, Rhida Tabai, Bernard Cnockaert, Joseph Priollet, Romain Tarhant, et Josette Chavy (cf. communqué de mai 1991).
En février 1991, lors de la guerre du Golfe, il fut l’un des signataires (voir Denis Jean) du Manifeste « Guerre à la guerre » appelant à l’insoumission civile et militaire. (cf. Courant alternatif, mars 1991).
A la fin des années 1990, lors du nouveau développement de la CNT, ne croyant pas à la viabilité de cette organisation, il ne la rejoignit pas.
Michel Ravelli, qui avait pris sa retraite en 1984, est mort le 4 août 2006 et a été incinéré au Père Lachaise le mercredi 9 août.