Mutilé de la Grande Guerre et militant pacifiste et libertaire, Charles Moigne tenait un petit café rue Louis Pasteur à Brest dans les années 1930. Membre de la section locale de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA), il refusa, le 24 novembre 1938, dans le cadre des exercices de la défense passive, d’éteindre et de fermer le rideau de fer de son café. Il fut agressé par un groupe de fanatiques le traitant de « juif » et « d’allemand » tandis que des projectiles pleuvaient sur sa devanture et que le sous-préfet et le commissaire présents, refusaient de protéger un récalcitrant qui « n’était pas français ». Charles Moigne fut ensuite poursuivi en correctionnelle pour « infraction à arrêtés municipaux ».
Il s’agit sans doute de Charles Moigne (né le 6 janvier 1894 à Brest), ancien militant socialiste puis membre en 1921 de la section, de Brest du Parti communiste et secrétaire de la commission exécutive de l’ARAC dont il avait été élu suppléant au comité central au congrès de Levallois (août 1921). En janvier 1924 il fut élu au comité fédéral du PC. Il était également le trésorier de la Maison du Peuple. En 1935 il demeurait 7 rue Louis Pasteur à Brest, figurait sur l’État des anarchistes du Finistère et était inscrit au Carnet B. Charles Moigne a été arrêté en juillet 1941 et interné au camp de Châteaubriant.
Selon René Lochu, Charles Moigne fut arrêté en juillet 1941 et ne devait jamais plus être vu (fusillé ou déporté ?).