Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOURDELAS, Alfred

se suicide en mars 1903 — Professeur — Nantes (Loire-Atlantique)
Article mis en ligne le 3 décembre 2006
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Professeur à Nantes, Alfred Bourdelas était membre du groupe anarchiste Les Iconoclastes de Nantes et collaborait au Libertaire. Bourdelas s’est suicidé en mars 1903. L’année précédente il avait écrit plusieurs articles sur le suicide dans Le Libertaire.
Après son décès la police fit courir le bruit qu’il avait été désigné pour attenter à la vie d’un tyran, mais que, ne s’en sentant pas la force, il s’était suicidé, rumeur démentie notamment dans les colonnes des Temps nouveaux et du Libertaire (12 avril 1903).

Dans une dernière lettre adressée au groupe Les Iconoclastes auquel il devait donner une causerie, il avait écrit. « Camarades, j’aurai désiré vous parler ce soir, mais je n’ai pas voulu. Vous êtes nombreux maintenant, organisez vous, je ne dis pas embrigadez vous ; non, faites coopérer vos forces, concentrez vos efforts. Vous voulez une société future belle, eh bien, jetez en les bases, établissez des coopératives de consommation et de production… établissez le communisme relatif. Fondez une université populaire entre vous, ne faites pas de bruit, ne faites rien avec éclat… Voilà pour les anarchistes évolutionnistes. Maintenant s’il n est parmi vous qui ont du courage, qu’ils deviennent des Bresci ou des Henry, non pas que je les approuve sans réserves, mais je trouve que leurs actes ont fait réfléchir, ont fait penser les tyrans et les bourgeois. Voilà pour les anarchistes terroristes. Maintenant il en est qui n’ont pas fait le service militaire, qu’ils désertent, qu’ils refusent d porter les armes ou bien qu’ils tuent les tyrans… A l’heure où vous lirez ces lignes, je serai mort… J’étais épris d’idéal, j’avais soif d’une société meilleure, je poursuivais un rêve irréalisable, j’ai mis fin à cette vie… Anarchiste depuis plusieurs années, j’étais terroriste et au fond j’étais évolutionniste. J’ai toujours eu horreur du sang versé. Je ne voulais pas m’attaquer à cette société : elle est inconsciente et irresponsable et de plus je n’avais pas le courage de protester en lui portant atteinte ; je préférai disparaître… Dites à tous que ne leur en veux pas, que je suis mort victime de la société en m’endormant dans mon rêve grandiose. Courage camarades et n’oubliez non mon moi, mais l’acte de celui qui est resté si peu de temps parmi vous » (cf. Le Libertaire, 29 mars 1903).


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