Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PUTTEMANS, Sylvain

ORA — Paris — Lille (Nord)
Article mis en ligne le 26 février 2009
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
Sylvain Puttemans

Militant de l’Organisation Révolutionnaire Anarchiste (ORA) Sylvain Puttemans avait décidé de s’insoumettre lors de son appel sous les drapeaux en août 1970. Après être resté dans la clandestinité pendant trois mois, et sur les conseils de son avocat Maitre De Felice qui pensait qu’il serait réformé, il se rendait en octobre à la caserne de Lille où, dès son arrivée il refusait de porter l’uniform, déclarant notamment « J’estime ne rien devoir à l’État » et était sanctionné, le 19 octobre, de 60 jours d’arrêts de rigueur pour « refus d’obéissance ».

Transféré à la prison de Loos-les-Lille, il était examiné par un psychiatre qui le déclarait « normal ». Traduit devant le tribunal militaire le 17 décembre, il revendiquait son anarchisme et, n’étant pas non-violent, refusait le statut des objecteurs de conscience, demandant un statut d’objecteur politique. Condamné à une peine relativement légère de 18 mois de prison avec sursis, on lui proposait dès le 18 décembre de porter l’uniforme ; après avoir une nouvelle fois refusé, S. Puttemans entamait une grève de la faim qui allait durer 26 jours afin d’obtenir ce nouveau statut politique. Le 14 janvier il cessait sa grève et était mis sous perfusion. Parallèlement une campagne de soutien de manifestations et de propagande pour la reconnaissance de l’objection politique était menée nationalement par l’ORA, le Comité de soutien et les Comités des objecteurs de conscience. Lors de cette campagne l’ORA avait édité une affiche nationale (tirée à 5000 exemplaires), des auto-collants (tirés à 15.000 exemplaires). et une brochure (2000 exemplaires).

Papillon Puttemans

Lors d’un second procès tenu le 19 janvier 1971, il était condamné à deux ans de prison. Ce n’est qu’en mai 1971 que le Garde des sceaux lui accordait un statut spécial en prison. Sylvain Puttemans a été libéré le 8 septembre 1972. Le 9 novembre 1972, aux cotés de Daniel Guérin, Cardonnel, P. Vidal Naquet et François Janin, il fut l’un des orateurs du meeting contre l’armée tenu à la Mutualité à Paris et appela à l’insoumission et au refus total considéré comme « La prise de conscience de l’oppression et, en cela, une des réponses que puisse donner u révolutionnaire… Le refus total ne cherche pas seulement à condamner l’armée existante en tant que telle, il cherche à détruire tous les pouvoirs… Il n’est donc plus question de considérer l’insoumission politique comme un simple refus de l’armée, mais bien comme un refus de tous les systèmes autoritaires. Ces insoumis, dans la vie, feront demain une société responsable et équilibrée faite d’hommes libres et adultes”).

Il participa sans doute par la suite aux activités de la Librairie alternative 1984 fondée dans le 12e arrondissement par Colette Guichard et qui publia les journaux de contre-information 12e Amer (décembre 1975) et La Brèche (3 numéros en 1977).


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