Dictionnaire international des militants anarchistes
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POLIAKOVA, Maria
Infirmière ; ouvrière - Moscou - Leningrad – Russie
Article mis en ligne le 30 janvier 2009
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Après avoir fait trois années d’études à la faculté de médecine de Moscou, et estimant qu’il était impossible de participer au mouvement ouvrier sans vivre la vie du prolétariat, Maria Poliakova entra d’abord comme infirmière dans un hôpital de Leningrad avant d’être obligée de s’embaucher dans une usine où elle continua d’aider ses compagnons de travail. Elle était la compagne de Paul Ouskov et comme lui, militante anarchiste.

Le 8 février 1925 elle était arrêtée avec 80 autres ouvriers et étudiants à Leningrad lors d’une réunion commémorant la mortde Kropotkine et fut condamnée avec quatorze autres à trois ans de déportation. Elle entama une grève de la faim pour protester contre cette condamnation et, enlevée de force à moitié habillée, prit le chemin des iles Solovki. Avant d’y arriver, à Kéne dans la dernière prison se trouvant sur le continent, elle fut assimilée aux condamnés de droit commun et déclencha immédiatement une nouvelle grève de la faim. Battue et déshabilée par les gardiens, elle fut jetée en chemise dans le baraquement des droits communs. Puis avec huit de ses compagnons - M. Zinouchine, M. Losovski, J. Sytchov, A. Denisov, N. Denisov, Borisov et Féodorov - elle fut transférée à l’isolateur de Iaroslav.(cf.Le Libertaire, 25 septembre 1925)

En 1926, avec le bébé dont elle venait d’accoucher, elle était transférée au village de Khantair, district de Touroukhansk (Sibérie) où elle retrouvait son compagnon. Dans une lettre parvenue au Comité international de défense anarchiste, elle écrivait : « Chers amis, Le dernier bateau est sur le point de partir, il n’y en aura pas d’autres cette année. Je profite donc de cette occasion, peut être le sort me sera-t-il favorable et cette missive vous parviendra-t-elle. C’est ce même bateau qui apporta les vingt roubles que vous nous avez envoyés ainsi que le colis de vivres pour ma petite fille… Le temps est mauvais, un vent terrible souffle… Notre éphémère été est bien fini… Bientôt les nuits polaires seront là ; la lumière du jour ne durera que quatre heures, et nous n’avons pas d’huile pour notre lampe. Il est vrai, nous dormirons davantage, mais trop dormir est dangereux, car cela prédispose à cette maladie redoutable le scorbut… Les paysans sont déçus dans leurs espoirs et moi de même. Nous n’avons pas eu assez pour mettre de coté pour l’hiver… Pour le moment nous avons assez de harengs, un peu de pain aussi, mais pas en quantité suffisante ; de légumes, de viande ou de graisse, il n’y a pas trace, à moins qu’un bateau ne nous en apporte. Et il est dur de vivre sans livres. Le papier et les enveloppes sont très très rares et il est à peu près impossible de se procurer des timbres. Mais nous vivons et espérons… Mais la vie est quand même curieuse et intéressante. Il n’y a qu’à regarder autour de soi. Il serait possible de vivre même ici, si l’in était libre d’en partir à volonté… ».

En 1927, avec son compagnon et ses deux (?) enfants, elle était transféré au village de Enisseik dans la même région sibérienne. En 1930 ele était au régime sévère (interdiction de quitter la localité et pointage hebdomadaire à la police) à Dniepno Petrovsk.


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