Pendant la dictature de Primo de Rivera, Ramon Matéo Chavanel avait été emprisonné trois ans au pénitencier de Burgos où, suite aux mauvais traitements, il avait failli perdre la vue. Militant de la Fédération anarchiste ibérique (FAI), il dut s’exiler en France après le mouvement révolutionnaire d’octobre 1934.
Revenu en Espagne, il participait aux combats de rues à Barcelone en juillet 1936 aux cotés de Francisco Ascaso notamment. Puis il fut envoyé en mission en France et en Suisse pour y « acheter des produits de première nécessité » et sans doute s’y procurer des armes par l’intermédiaire du réseau monté par les compagnons Lucien Tronchet, Edmond Déturche et José Asens. Le 30 septembre 1936, il était, avec Francisco Barcena Martin, José Marin Gomez et Eugenio Gonzalez Andrei, à bord de la buick, qui après avoir franchi la frontière à Saint-Genis, près de Genève, faisait une embardée et s’écrasait contre un arbre, blessant grièvement tous les occupants. Interrogés, les quatre blessés déclarèrent à la police, qui avait trouvé 5000f dissimulés dans la voiture, qu’ils étaient venus en Suisse pour « négocier un achat de lait condensé ».
Grièvement blessé, Ramon Matéo, qui venait d’apprendre la mort à Barcelone de son fils âgé de trois mois, décédait début décembre 1936 à Genève. Son incinération au cimetière de Saint-Georges, donna lieu à une manifestation d’un millier de personnes en faveur de l’Espagne républicaine où prirent la parole Léon Nicole, Louis Bertoni et le Consul d’Espagne.