Dictionnaire international des militants anarchistes
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PLAJA SALO, Hermoso
Né à Palamos (Gérone) le 22 avril 1888 – mort le 23 mars 1982 -Imprimeur - FAI - CNT – Palamos &Tarragone (Catalogne) – Mexico
Article mis en ligne le 22 janvier 2009
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

C’est en 1902 que Hermoso Plaja Salo, à peine âgé de 14 ans, avait participé à son premier conflit lors de la grande grève de la métallurgie à Barcelone. Influencé par les théories du Parti libéral de Pi y Margal après l’avoir entendu lors de conférences à Palomos et La Bisbal, il devenait anarchiste en 1908 et ne cessera plus dès lors de militer activement, devenant l’un des principaux propagandistes de l’anarchisme et occupant de nombreuses responsabilités au sein de la CNT.

Après la semaine tragique et l’exécution de Francisco Ferrer en 1909, il s’était exilé quelques mois en France avant de revenir à Palamos où il militait au Centro Instrusctivo. Après une brêve détention, il allait à La Bisbal où il adhérait à une société ouvrière qui en 1911 passait à la CNT. Appelé sous les drapeaux il se réfugiait pour un mois en France avant de revenir effectuer son service à Tarragone puis à Melilla (1911-1914) la seule période de sa vie où il cessera tout militantisme.

Dès sa démobilisation il participait en 1915 avec Eusebio Carbo et Auguaviva à l’édition du journal Reivindicacion (Barcelone, au moins 11 numéros) qui défendait la révolution mexicaine et une ligne pacifiste lors du premier conflit mondial. En 1918 avec l’aide financière de sa compagne depuis 1911 Carmen Paredes Sans (avec laquelle il aura trois enfants : Acracia, Camelia et Germinal), il fondait la revue Acracia (Tarragone, 1918, 17 numéros) qui devint l’année suivante, avec l’aide de Felipe Alaiz, J. Viadiu et Barjau, Fructidor (Reus-Tarragone, 7 numéros en 1919, puis 29 numéros en 1920), puis collabora sans doute à Los Galeotes (Tarragone, 1921) dirigé par F. Alaiz et L. Callejas. C’est avec ces revues et un nombre très important de conférences –auxquelles participèrent notamment J. Garcia Oliver, Libertad Rodenas, Salvador Segui, A. Pestaña et Rosario Dulcet - dans toute la province de Tarragone qu’il permit un développement important de la CNT dans la région. Toute cette activité lui valut d’être à plusieurs reprises emprisonné : un mois de prison lors de la publication clandestine de Solidaridad obrera, déporté en décembre 1920 pour trois mois à Bot, emprisonné à Tarragone en 1920 et 1921.

A partir de 1924 et pendant la dictature de Primo de Rivera, il allait être à l’origine d’une très grande partie de la propagande clandestine de la CNT dont il était membre du Comité régional de Catalogne. En décembre 1924 il était nommé directeur de Solidaridad obrera en remplacement de Liberto Callejas, poste qu’il allait occuper quatre mois jusqu’à la suspension du quotidien par les autorités, suspension qui durera jusqu’en 1930 ; il racontera cette expérience dans un article paru dans Solidaridad obrera(Paris, 1er janvier 1959). Parallèlement il dirigeait un très grand nombre d’éditoriaux et revues dont editorial La Novela Social (Sabadell-Barcelone, 1926-1927, 22 ouvrages), La Poligrafica, Vertice (1925, 4 numéros), Productor (Tarragone, 1923), editorial Crisol (Sabadell, 1926), activité qui le conduisit plusieurs fois en prison. En 1928 il était membre du groupe anarchiste Solidaridad et du Comité national de la CNT aux cotés de Juan Peiro, Garcio Birlan Delaville, Castella et Roigé et avec lesquels il participait aux diverses conspirations antimonarchiques de l’époque.

Travaillant avec E. Carbo à l’imprimerie des éditions Espasa-Calpe, il participait avec ce dernier en 1931 à une tournée de conférences au Levant et dans les provinces nord (Euskadi, Cantabrie…). Puis Hermoso Plaja, ayant acquis sa propre imprimerie, cessait d’appartenir à la CNT jusqu’au déclenchement de la guerre civile.

Pendant la guerre il participa aux services d’espionnage organisés par J. Garcia Oliver et fut blessé à une jambe sur le front. En juillet 1936 il avait fait don de son fonds éditorial qui fut vendu par le Comité de l’usine General Motors collectivisée et dont l’argent fut utilisé à la fabrication de chaussures pour les miliciens du front d’Aragon. En 1937 il fit l’un des organisateurs du groupe Presente y Futuro de la Fédération Anarchiste Ibérique.

Exilé lors de la retirada, d’abord en France (Marmande), il parvenait avec sa compagne et leurs filles à s’embarquer en 1940 pour le Mexique où en 1944 il était membre de la Délégation générale de la CNT et dont, il démissionna lorsque cet organisme prit partie du soutien à la collaboration au gouvernement républicain en exil. Défenseur des thèses anticollaborationistes, il organisa sur ce thème de nombreuses conférences et réunions et fut à plusieurs reprises (1945-1947, 1948, 1950, 1958) le directeur de Solidaridad obrera (Mexico, 1942-1963) dont Enrique Playan fut l’un des administrateurs.

Avec sa compagne Carmen Paredes, il avait fondé en 1949 une petite imprimerie et reprenait les éditions Vertice qui allaient publier jusqu’en 1965 plus d’une centaine de brochures et livres des auteurs classiques de l’anarchisme (Bibliographie complète des éditions Vertice in Le Combat syndicaliste, 4 mars 1971).

En 1976, Hermoso Plaja, qui toute sa vie défendit la ligne anti-politique et révolutionnaire de la CNT, retournait en Espagne où, après avoir cédé ses archives à la Biblioteca Arus de Barcelone, il allait décéder à Palagrugell le 23 mars 1982.

Œuvres : Hermoso Plaja a collaboré sous divers pseudonymes (dont Demetrio, José Serrano Diaz, Rosvel, Rosvelio, Volterino, J. Tito, Hector, Rossart, Galileo, Helenio, Luz, Acratino), outre les journaux cités ci-dessus, à la plupart des titres publiés par l’exil. Il est également l’auteur de très nombreux ouvrages dont :

 El sindicalismo, mision humana y revolucionaria del sindicato (Tarragone, 1921) ; -Los principios de la CNT, a todos nuestros militantes (Mexico, 1945) ; - Charlas con la juventud (Mexico, 1948) ; - Concepcion federalista de la CNT (Mexico, 1948) ; - El sindicalismo segun sus influencias (Mexico, 1954) ; - El anarcosindicalismo frente a los partidos politicos (1956) ; - Mi obra editorial (1957, inédit) ; -Eusebio Carbo Carbo (1958) ; - Salvador Segui, hombre de la CNT (Paris, 1960) ; -Curriculum vitae (1966, inédit) ; - Etapa de la Confederación nacional del trabajo en Tarragona (1968, inédit).

En 2002 a été soutenu à l’Université de Salamanque la thèse d’Ignacio Clemente Soriano Jiménez « Hermoso Plaja Salo y Carmen Paredes Sans : el anarquismo silencioso, 1889-1982 »