Juan Peñalver Fernandez avait émigré à Sant Feliu de Llobregat où il travaillait comme paysan. Lors de la proclamation de la République en 1931, il était retourné dans son village d’origine, mais, suite aux pressions de la Guardia Civil, était très vite revenu à Sant Feliu dont il fut le délégué à l’assemblée pleinière régionale de mars 1933. Membre du Comité de défense de Barcelone en février 1936, il fut délégué de la FL de Sant Feliu au congrès de Saragosse.
En juillet 1936, après avoir participé à la résistance contre le coup d’État, il participa le 21 juillet à un plenum régional où les délégués du bas Llobregat se prononcèrent pour la prise du pouvoir par la CNT. Puis il partit comme volontaire dans la Colonne Ortiz où il fut le responsable de la centurie Peñalver à Letux (Belchite) où il participa à la création du Comité antifasciste qui organisa la collectivisation. Après la militarisation, il retournait à Sant Feliu où, suite à un grave accident de travail, il restait plusieurs mois en convalescence. Il alla ensuite travailler dans une école à Barcelone puis s’engagea à l’automne 1937 dans les services de renseignements (SIM). En 1938 il fut l’un des responsables des Collectivités agricoles du bas Llobregat et fut le délégué de la région au Congrès économique tenu à Valence.
Exilé en France lors de la retirada, il fut interné au camp d’Argelès, puis fut enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler à la construction d’un arsenal à Angoulême. Après la percée allemande de 1940, il s’évada et gagna Toulouse, puis Montpellier où il retrouva sa compagne. Après un séjour à Marseille, le couple parvenait à la fin 1940 à s’installer à Grenoble. Participant à la reconstruction clandestine de la CNT, il était en 1941 le secrétaire de la 5e Région.
A la libération, il demeurait 37 rue de la Mutualité à Grenoble et était le secrétaire de la Junte Espagnole de Libération (JEL). Il fut l’un des délégués de Grenoble au 2e congrès du MLE-CNT tenu à Toulouse en 1947. Juan Peñalver a collaboré entre autres à Solidaridad obrera (Paris) et au Combat syndicaliste (année 1960) et a donné plusieurs conférences à Grenoble dans les années 1950-1960. En janvier 1951, il fut inquiété lors de l’affaire de l’attaque à Lyon d’un fourgon postal par un groupe d’actionb. En juin 1963, lors des luttes intestines au sein de la CNT de l’exil, il fut exclu de la Fl de Grenoble par le secteur dit orthodoxe.
Dans les années 1970 il était le responsable de l’Association franco-espagnole locale et militait toujours à la FL-CNT.
Juan Peñalver Fernandez est décédé à Grenoble le 29 avril 1983.
Suite à une rencontre en 2007 avec le collectif des Gimenologues, son fils Helios (1941-2013) rédigea la biographie "De la poussière de Mazarron aux neiges des Alpes : Vie, exil et mort d’un libertaire, Juan Peñalver Fernandez" (à paraître en 2014)