Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PAUSADER, Jean, Ernest “Jacques PROLO”

Né à Paris le 28 juillet 1866 — mort en 1937 — Employé de commerce — Paris — Londres
Article mis en ligne le 15 décembre 2008
dernière modification le 3 novembre 2024

par R.D.
Jean Pausader

Signalé comme membre de la Ligue des antipatriotes, Jean Pausader dit Jacques Prolo fonda, en 1886, avec Charles Malato et Léon Ortiz (Schiroky) le journal La Révolution cosmopolite (Paris, 4 numéros du 4 septembreau 2 octobre 1886) dont une nouvelle série sera publiée sous forme de revue en 1887 et cessera au bout de 5 numéros après avoir été poursuivie pour « excitation au meurtre et au pillage » (cf. La Révolte, année 1887).

« Jacques Prolo » écrivait Émile Darnaud « Lui, est prolétaire, plébéien dans l’âme et a la haine de la bourgeoisie. Il a la voix et les gestes, il est de petite taille avec une voix tonnante ; certainement il aura un rôle très marqué ».

Le 9 août 1888, aux cotés notamment de Louise Michel, Tennevin, Espagnac, Malato, Gouzien, Lutz, Tortelier et G. Roussel, il avait été l’un des orateurs de la réunion organisée par les groupes anarchistes du XXe arrondissement au profit des victimes de la police lors de la journée du 8 août, enterrement d’E. Eudes où il y avait eu de nombreuses bagarres avec les forces de l’ordre.

Au printemps 1892 il participa à plusieurs réunions de défense de Ravachol et Pini. Ainsi, le 11 juin 1892, avec Louiche et Michel Zevaco, il avait été l’un des orateurs de la réunion tenue publique tenue à la salle Simon à Saint-Ouen. Il y aurait notamment déclaré : « Nous anarchistes, nous ne faisons la guerre à cette société que parce qu’elle nous écrase et qu’elle nous met dans l’obligation de lutter pour la vie. La société nous a frappé, elle a décidé que nous devrions vivre misérablement ; nous nous sommes raidis, nous avons refusé d’accepter de telles conditions, nous sommes devenus anarchistes, anarchistes nous resterons. Et, comme tels, nous sommes et serons toujours en guerre avec les exploiteurs ». Il avait terminé en saluant Pini et Ravachol et en criant « Vive l’anarchie ! ».

Ami d’Émile Henry, Jacques Prolo aurait révélé à Maître Zévaès que Henry s’était déguisé en femme pour déposer, le 8 novembre 1892, une bombe au siège de la Société des Mines de Carmaux, avenue de l’Opéra, bombe qui devait exploser au commissariat de la rue des Bons-Enfants, 1er arr.

Jean Pausader, qui demeurait 7 rue de Nesles, participa à la propagande menée en faveur de l’entrée des anarchistes dans les syndicats (cf. La Révolte, n° 9, 21-27 novembre 1891, lettre de Jacques Prolo). En 1894, apogée du terrorisme anarchiste, il fut arrêté en janvier suite à l’attentat d’Auguste Vaillant à la Chambre des Députés avant d’être relâché puis de se réfugier à Londres et d’être déclaré “en fuite” lors de la grande rafle du 19 février 1894r.

Le 3 juin 1893, aux cotés notamment de Tortelier, Leboucher, Brunet et Couturier, i avait été l’un des orateurs du meeting de protestation tenu salle du commerce pour protester contre la condamnation à mort du compagnon Foret. Il y avait fait l’apologie des martyrs de la cause — Cyvoct, Duval, Lorion, Pini, Ravachol, ceux de Chicago et de Jérez — et de Foret dont il avait montré une chemise maculée de sang par les coups de sabre reçus lors de son arrestation.

A la fin des années 1890, il était avec Louise Reville et Jeko, l’un des animateurs de la ligue anticléricale. En février 1899, tout en continuant de collaborer au Journal du peuple de Sébastien Faure, il avait proposé, pour ne pas « en être les serviteurs » que la Ligue ne se réunisse plus au siège du Journal du Peuple, mais plutôt dans un café, proposition qui avait notamment été repoussée par Constant Martin qui avait des problèmes pour se déplacer d’un point à un autre.

Selon un rapport de police de juin 901, il avait cessé de militer et dirigeait alors avec un certain Lucien Perrin une officine de vente de fonds de commerce.

Par la suite, J. Pausader devint républicain socialiste et fut, de 1911 à 1914, secrétaire de la fédération républicaine socialiste de la Seine. Il mourut à Paris en 1937.

OEUVRE : — La Révolution cosmopolite, le communisme (1888) ; — Les Anarchistes, t. X de l’Histoire des Partis socialistes, publiée sous la direction d’Alexandre Zévaès (Rivière éditeur). — Collaboration au Journal du Peuple (1899), puis à L’Aurore (1906-1908).


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