Dictionnaire international des militants anarchistes
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PATORNI, Fernand, Aurèle “Morel PATO”
Né le 26 juin 1880 à Paris (XIe arr.) - mort le 25 décembre 1955 - SIA - Avocat à la cour ; libraire et journaliste - Paris
Article mis en ligne le 12 décembre 2008
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Fils d’un capitaine, Aurèle Patorni, qui tint une librairie près des Champs-Élysées au lendemain de la Première Guerre mondiale, épousa Régina Casadesus, artiste qui mena de front piano et clavecin et obtint de grands succès.

Dès la fin des années vingt, il adhéra à la Ligue des réfractaires à toute guerre et collabora à son organe Le Réfractaire (Paris, 1927-1932), à l’hebdomadaire pacifiste la Patrie humaine (Paris, 1931-1939) lancé par Victor Méric, Louis Loréal, Roger Monclin et Robert Tourly, à La Clameur (Paris, 1932-1936) organe de l’Union des intellectuels pacifistes. Il collaborait également au périodique néo-malthusien d’E. Humbert, la Grande réforme (1931-1939), à l’Insurgé – le vrai (1937) de Gérard Leretour, à l’Almanach de la Paix en 1934, à La Revue anarchiste (1929-1936) de F. Fortin, à La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939) organe des fédéralistes anarchistes, au Libertaire, organe de l’Union anarchiste. Lors de la guerre d’Espagne, il s’associa aux efforts de Louis Lecoin lorsque ce dernier fit paraître SIA (1938-1939), organe de la Solidarité internationale antifasciste auquel il collabora. Lords de la retirada en février 1939, il participa avec Émilienne Morin et Maurice Jacquier à une série de meetings de la SIA, à Paris en région parisienne, pour récolter des fonds et de l’aide pour les réfugiés espagnols internés dans les camps du sud de la France. Il demeurait alors 112 boulevard Malesherbes. Il était également membre de l’Union de la jeunesse prolétarienne (UJP) fondée début 1939 sous l’égide de l’Union anarchiste. Le 11 juin 1939, à la fête organisée par Le Libertaire dans le parc de la mairie de Livry Gargan, il devait présenter la fantaisie révolutionnaire Guignol en liberté dont il était l’auteur. En juillet 1939, il fut poursuivi et condamné avec César Fauxbras à la suite d’articles en faveur du contrôle des naissances parus dans SIA.

Orateur apprécié, il entreprit durant l’entre-deux-guerres, de nombreuses tournées de conférences et il eut un certain succès comme romancier avec Le Nouveau chemin et surtout Le rire dans le cimetière publié en 1932 aux éditions de l’En Dehors. Il écrivit également des pièces de théâtre comme La Grande retape qui avait notamment été jouée par le groupe théâtral Fraternité lors de la fête de soutien au Libertaire le 14 février 1937. Enfin, il publia plusieurs recueils de poèmes (l’Amour c’est être deux, Le Fou, Échappements libres, etc.) des opérettes et des chansons d’enfants dont sa compagne composait la musique. Sin fils, Raphaël, chansonnier montmartrois, se produisait également dans les fêtes libertaires dans les années 1930.

Après la Libération, il poursuivit sa collaboration à la presse libertaire notamment au Libertaire l’organe de la Fédération anarchiste, à Ce qu’il faut dire (1944-1948) de L. Louvet, à L’Homme et la vie (1946) de Manuel Devaldes et à la revue Défense de l’homme (1948-1976) fondée par Lecoin. Son domicile, 112 boulevard Malsherbes (17e arr.) figurait sur les listes de domiciles à surveiller par la police. Il dut subir une intervention chirurgicale en novembre 1955 et mourut) Paris deux mois après, le 25 décembre, d’une congestion cérébrale.

Selon l’Unique de mai-juin 1966, Aurèle Patorni ne fut pas incinéré comme il le souhaitait mais « porté en terre avec le concours de l’Église ».


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