Dictionnaire international des militants anarchistes
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MOUYSSET, Henri, Joseph
Né près de Rodez (Aveyron) le 29 juillet 1865 - Vendeur de journaux - Marseille (Bouches-du-Rhône) – Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 2 octobre 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D., René Bianco

Henri Mouysset parcourait les départements du Midi de la France en vendant les journaux anarchistes.

Il y a vraisemblablement identité avec Henri Mouysset qui, réformé du service militaire, travaillait en 1895 comme ouvrier boulanger à Cournonterral (Hérault) et qui avait été licencié suite aux visites incessantes de la police qui le surveillait comme anarchiste. Afin de subsister, il se mit alors à tenir un jeu de tourniquets dans les fêtes locales de la région, ce qui lui avait valu d’être condamné le 17 septembre 1895 à Montpellier à 6 francs d’amende pour "tenue de jeu de hasard" et à la confiscation de son matériel et des sommes dont il était porteur et provenant de la vente sur le marché de Sète de diverses marchandises (oiseaux du Sénégal, éventails, cannes). Mouysset, laissé sans ressources, avait écrit une lettre de protestation relatant les faits au ministre de la Justice et se terminant par “Je me demande si mon sort ne pourrait s’améliorer, malgré que j’ai les idées d’un honnête libertaire”. A cette époque il avait déjà subi 7 condamnations dont deux à 3 et 4 mois de prison et le procureur avait estimé que sa plainte n’était “susceptible d’aucune suite”.
Le 26 janvier 1896, “habillé en cardinal, le casque-à-mèche orné d’une pancarte annonçant les journaux Le Libertaire, Les Temps nouveaux et la Sociale” Mouysset avait été arrêté à Sète avant d’être relâché sous la pression d’un attroupement de la foule (cf. Le Libertaire, 1er février 1896).

En 1896 Mouysset vint à Marseille où il logea en garni à la nuit. Vêtu d’un complet et d’un bonnet rouges il vendait sur la Canebière Le Libertaire et La Sociale. Lorsque les agents venaient pour l’arrêter, il refusait de marcher, se couchait dans la rue obligeant les agents
à l’emporter. Arrêté le 19 février 1896 pour cris « séditieux » - il se bornait en fait à crier le titre des journaux – il fut condamné le 17 mars à deux mois de prison par le tribunal correctionnel. Libéré le 22 avril, il reprit sa vente de journaux et, le 27, fut à nouveau arrêté pour « outrages à agents ». Ecroué il fut condamné à 15 jours de prison. Libéré le 13 mai, il était à nouveau écroué le 23 juin et condamné, toujours pour « outrages à agents », à une nouvelle peine de 15 jours de prison. A sa libération le 9 juillet il quittait Marseille le 4 août pour aller vendre ses journaux à Lyon.

Début octobre 1897, à la sortie d’une réunion d’Henri Dhorr à Montpellier, une quête avait été faite en sa faveur : il venait d’être arrêté pour vente du Libertaire, condamné pour vagabondage et licencié de chez le charbonnier chez lequel il travaillait.

Le 10 septembre 1898, il était condamné à Millau à un an de, prison et à la relégation perpétuelle pour avoir brisé un carreau de sa cellule et avoir mordu un gardien de la prison où il purgeait une condamnation à 3 mois de prison : au printemps 1897, lors de la foire aux domestiques à Millau, scandalisé par ce “marché de viande humaine”, il avait été arrêté après avoir crié “Vive l’Anarchie ! Mort aux bourgeois !". C’est alors qu’il avait subi sa peine et devait être mis en liberté qu’un gardien lui avait annoncé qu’il allait être de nouveau poursuivi pour l’avoir entendu chanter une chanson anarchiste et que Mouysset avait alors refusé de revêtir ses vêtements de prisonnier qu’une bagarre ’était déclenchée où le gardien avait été mordu et un carreau de la cellule brisé.

Le Libertaire (17 avril 1898) écrivait à son propos : « …Bien connu des compagnons de Marseille, Cette… et de plusieurs autres villes méridionales, vendeur de journaux anarchistes, son zèle infatigable lui attirait toutes les tracasseries policières. Il refusa toujours d’obéir aux agents qui arbitrairement, prétendaient lui intimer l’ordre de cesser la vente des publications libertaires. A tout instant arrêté, souvent condamné, chaque arrestation, chaque persécution, loin de le rebuter, le rendait plus ardent ».

Y-a-il parenté avec Marcel Mouysset qui, lors de la retirada de février 1939, avait accompagné P. Perrin Odéon au camp du Vernet où étaient internés les miliciens de la 26e Division (Colonne Durruti) pour y livrer un camion de pommes de terre donné par la Solidarité Internationale Antifasciste ?


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