Après avoir appartenu au Parti socialiste SFIO de 1906 à 1908, Laurent Moulin devint, en 1909, secrétaire du syndicat CGT de la métallurgie du Chambon-Feugerolles. Comme tel, il joua un rôle important au comité de grève pendant le long conflit qui entraîna les boulonniers, de décembre 1909 à avril 1910 ; la même année, il participait à la fondation d’un groupe libertaire local, aux côtés de Jean-Marie Tyr. Il collaborait également à la diffusion et au soutien des Temps nouveaux de J. Grave et du Libertaire.
Il renonça à ses fonctions au début de 1911, et, en juillet, partit travailler comme ajusteur dans une usine d’Ivry (Seine). Son absence semble avoir été de courte durée puisque, peu après, il était inquiété à la suite des attentats qui marquèrent le lock-out général de la métallurgie au Chambon ; il reprit alors ses fonctions au secrétariat syndical et les assura pendant toute l’année 1912.
Installé à Saint-Étienne en 1913, il fut, aux côtés de Benoît Liothier et Philippe Goy, un des animateurs au Foyer populaire, principal cercle anarchiste local adhérent à la FCAR, au groupe des Jeunesses syndicalistes qui comptait une cinquantaine de membres et au comité de défense social stéphanois, de la lutte antimilitariste qui était l’essentiel de leur activité.
En 1916 encore, il menait la lutte contre la guerre. En 1919, il quitta la France pour l’Algérie d’où il revint en 1961.
Oeuvres : Regards sur une vie, 257 p., notes autobiographiques inédites, mais utilisées par J.-P. Martin, op. cit.