Dictionnaire international des militants anarchistes
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MIRANDA RIVAS, Ernesto
Né en 1911 à San Carlos - mort le 17 octobre 1978 - Ouvrier en chaussure - MIR - CGT (Ch) -CUT - Santiago (Chili)
Article mis en ligne le 11 septembre 2008
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.
Ernesto Miranda Rivas

Ernesto Miranda Rivas avait commencé à militer dans le mouvement ouvrier en 1932 où, coupeur en chaussures, il fut très vite en contact avec les anarchistes majoritaires dans l’industrie du cuir. Secrétaire de la Fédération ouvrière du cuir (FONACC, Federación del cueri y calzado), il fut également, l’un des dirigeants de l’organisation anarcho-syndicaliste Confederación general del trabajo (CGT) qui réunissait au début des années 1930 les fédérations ouvrières des ouvriers boulangers, des ouvriers imprimeurs, de l’enseignement et des ouvriers du cuir où les libertaires étaient hégémoniques.

En juillet 1950 il fut le fondateur du Mouvement unitaire national des travailleurs (MUNT) regroupant 12 fédérations ouvrières et 6 fédérations autonomes. et dont l’objectif principal était l’unification du mouvement syndical chilien. Cet objectif fut réalisé en 1953 avec la fondation de la Central unica de trabajadores (CUT) dont la déclaration de principes fut rédigée par trois anciens membres de la CGT. Il fut à cette époque l’un des animateurs de l’Agrupación anarcosindicalista qui regroupait la tendance libertaire de la CUT dont Miranda et deux autres compagnons étaient alors membres de la direction.

Suite à la grève générale appelée par la CUT du 7 juillet 1955 et à son sabotage par le Parti socialiste et le parti communiste, les libertaires se retiraient de la CUT en 1957 et Miranda participait à la fondation l’année suivante du Mouvement libertaire du 7 juillet. Cette même année 1958 il s’était rendu à Cuba en pleine effervescence révolutionnaire et à son retour à Santiago avait fondé la Comité de défense de la révolution cubaine. En 1959 il fut délégué des syndicats chiliens au Xe congrès tenu à La Havanne par la Confédération des travailleurs Cubains (CTC).

Du 18 au 20 novembre 1958 il avait participé à la première conférence régionale du mouvement anarcho-syndicaliste où avait été ratifié un accord appelant à s’opposer à la direction de la CUT, à défendre l’unité à la base et à préparer un congrès national du syndicalisme libertaire.

Puis au début des années 1960 il organisa le Mouvement syndical libertaire (MSL) et participa le 15 août 1965 à la fondation au local libertaire, 264 rue San Francisco, du Movimiento de Izquierda Revolucionaria (MIR) dont il fut nommé vice secrétaire aux cotés du militant trotskiste Enrique Sepulveda secrétaire. En 1967, en désaccord avec les orientations marxistes léninistes, le Mouvement libertaire du 7 juillet se retirait du MIR.

Il était à la fin des années 1960 le secrétaire à l’organisation de la Fédération des groupes libertaires du Chili dont le secrétaire général était Guillermo Gonzalez.

En 1972 il présentait sa cndidature à la direction de la CUT, mais n’obtenait qu’un millier de voix (o.35%). L’année suivante il participait au dernier congrès anarchiste tenu à Curico avant la dictature militaire et y proposait la fondation d’un Parti socialiste libertaire dans la plus grande indifférence des congressistes.

Pendant la dictature de Pinochet, et dès 1975, il participa au Comité de défense des droits humains et syndicaux (CODHES) et à l’aide pour l’évacuation à l’étranger des militants politiques et syndicaux. Ayant une certaine expérience dans le domaine - en 1939-1940 il s’était activement occupé des réfugiés espagnols -, il fut l’auteur des premières dénonciations d’atteintes aux droits de l’homme et listes de prisonniers politques. Il aida notamment pa la suite à l’évacuation de militants qui ne disposaient pas de l’appui d’un parti, comme ce fut le cas des membres du groupe armé Vanguardia organizada del pueblo (VOP). Le CODHES fut également à l’origine les 1er mai 1977 et 1978 des premières manifestions organisées sous la dictature militaire.

Ernesto Miranda Rivas est décédé le 17 octobre 1978 des suites d’une opération. Mais les circonstances pas très claires de ce décès, laissent penser à certains, qu’il aurait pû être empoisonné comme d’autres opposants politiques.

Le 23 octobre 1988, un hommage lui fut rendu au cimetière de Santiago par un groupe de compagnons regroupés dans la coordination d’études Hombres y sociedad, où fut lue une déclaration des anarchistes chiliens rappelant les bases de l’anarcho-syndicalisme et à renforcer l’unité active pour en finir avec la dictature militaire.


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