Après avoir fait des études à l’école La Martinière de Lyon, Marius Michel travailla comme comptable dans la petite fabrique de soierie tenue à Lyon par son père. Pendant la première guerre mondiale il fut mobilisé dans les services auxiliaires et collabora au bulletin pacifiste Les Glaneurs (Lyon, 19 numéros de mars 1917 à septembre 1918) dont le rédacteur principal était Albin et la gérante Virginie Blanchard. Ce journal auquel collaborèrent entre autres Hervé Coatmeur, André Lorulot et Heni Zisly fut souvent censuré et publia au moins une brochure, « L’abrutisme » de Jean Moor. Marius Michel déserta après l’armistice et fut condamné le 9 juillet 1919 en conseil de guerre à 3 mois de prison.
Après sa libération et sa démobilisation, il partit s’installer à Bleury par Aillant-sur-Tholon (Yonne) où il se maria et devint agriculteur dans la ferme de sa femme. Adhérent à l’Internationale des Résistants à la guerre (IRG), il fut le gérant de l’édition française de son organe, Le Résistant à la guerre, bulletin trimestriel qui eut également des éditions allemande, anglaise et en espéranto. Dans les années 1930 il collabora au journal Le Semeur (Falaise-Caen, 1923-1936) publié par A. Barbé et où il prit la défense des objecteurs de conscience. Il fut le trésorier du Cartel de la paix de l’Yonne qui regroupait une quinzaine d’associations et fut également le secrétaire du Comité de lutte contre la guerre (membre du Comité d’Amsterdam) de Poilly-sur-Tholon jusqu’à son éviction par les communistes. Par deux fois en 1933 il retourna son fascicule de mobilisation au Ministère de la guerre et refusa de le reprendre ce qui lui valut deux emprisonnements de huit jours.
Perquisitionné en février 1939, il fut arrêté dans la nuit du 13 au 14 juin 1940 après « avoir distribué ouvertement des tracts » et fut interné le 19 au camp du Vernet d’Ariège. Il fut libéré à l’automne 1941 après avoir été interné dans trois autres camps et « y avoir contracté une maladie qui en a fait un infirme pour le restant de ses jours » (cf. Défense de l’Homme, décembre 1975). Marius Michel est décédé à l’hôpital de Joigny le 4 novembre 1975 et a été enterré à Poillu-sur-Tholon.