Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MESTAG, Julius, François, Marie « STECK »

Né à Termonde le 26 novembre 1874 — Employé — Anvers — Bruxelles (Belgique) — Angleterre
Article mis en ligne le 1er août 2008
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Militant anarchiste à Anvers, Julius Mestag « 1m78, cheveux blonds, teux bleus clairs » collaborait à la fin des années 1890, comme de nombreux autres libertaires, au journal socialiste La Bataille (Namur, 1895-1902). Il fut à Anvers l’éditeur-imprimeur de la traduction du livre de J. Most “La peste religieuse”. En 1897, après un meeting en faveur des condamnés de Montjuich, il avait incité la foule à marcher sur la légation d’Espagne. Organisateur de conférences, en particulier sur le suffrage universel, et bon orateur il aimait à porter la contradiction dans les meetings socialistes ce qui entraîna début 1898 son exclusion par les socialistes de la Maison du peuple où il était employé.

A l’été 1898, il se trouvait à Paris où il se disait correspondant du Comité révolutionnaire des Flandres dont le siège était à Malines. Il fréquentait alors notamment les locaux de L’Harmonie à Montmartre où il aurait donné une conférence sur “la doctrine de Malthus et la révolte”. Selon le rapport d’un indicateur c’était « un grand garçon, blond doré, figure claire, cheveux chargés sur le front et courts aux tempes, petite moustache. Il est assez bien, correct et bien élevé, parle l’anglais, l’allemand et apprend l’italien. Il est fort instruit… va dans les réunions, vend des brochures… Il redoute la police et l’expulsion » (cf APpo BA 1497). Il fréquentait alors les réunions de divers groupes — dont celui du XIIe arrondissement — où il distribuait des brochures, notamment Le prolétariat juif : lettre des ouvriers juifs de Paris au Parti socialiste

Les 7-8 avril 1901, il avait été avec entre autres Chapelier, Thonar, Henault et Peuchot, l’un de la trentaine de délégués ayant assisté au congrès anarchiste tenu à Bruxelles et organisé par le cercle L’Union Bruxelloise. La première journée avait eu lieu au local du cercle, rue de l’Hôpital et la seconde au café A la barre de fer où, selon la police, il avait été « totalement impossible de se faire admettre parmi les congressistes. Ceux ci ont été convoqués par lettre spéciale et chacun devait exhiber l’insigne jointe à la lettre et qui consistait en une petite plaque de cuivre poli, forme triangle, entourée de fleurs et attachée à un ruban noir ».

Cette même année 1901, il présida, avec notamment Chapelier et Hardy, diverses réunions publiques tenues à la salle de l’Eden. A la mi juin 1901, aux cotés de Chapelier, Thonar et Robyn Hardy, il était intervenu lors d’une réunion contradictoire pour dénoncer l’attitude des socialistes qui venaient d’exclure les anarchistes de la Maison du Peuple.

Début 1902, sa mort fut annoncée à tort lors d’un accident de train (cf. La Bataille, 2 février 1902). Le 10 juillet 1902 il fut condamné à huit jours de prison et 26f d’amende pour « port d’arme prohibée ». Il habitait à l’automne à Bruxelles (32 rue de l’Impératrice) et lançait avec Max Borgueil le journal Le Flambeau (Bruxelles, 2 numéros, 1er novembre et 2 décembre 1902) qu’il éditait sur une presse à main. Dans le premier numéro édité lors d’une grève générale, on pouvait lire : « Ce journal n’est l’organe d’aucun groupe, d’aucune coterie, ni chapelle, il n’appartient à aucun clan et restera inaccessible à tout ce qui pourrait revêtir un caractère personnel. Le Flambeau n’est pas un journal de théorie, ni une feuille à potins, c’est un organe de combat révolutionnaire, le cri des opprimés, l’expression d’un sentiment de révolte ». Suite à la parution dans le segond numéro de l’article « Germinal, les anarchistes et la grève générale », reproduction d’un tract tiré à 5.000 exemplaires, il était l’objet de poursuites qui aboutirent le 24 novembre 1903 à une condamnation à 6 mois de prison et 100f d’amende par la cour d’assises du Brabant pour lui et Pauly tandis que Robyn était condamné à 4 mois de prison. Pour échapper à l’emprisonnement Jules Mestag était parti pour l’Angleterre, où selon un rapport de Scotland Yard (3 juin 1907) il vivait sous le nom de Steck avec sa compagne Flora Tenge (ou Tange) sous le faux nom La Billon.

En 1905 il figurait sur un état signalétique des anarchistes étrangers non expulsés, résidant hors de France, mais dont la résidence était inconnue.

Au printemps 1908 il résidait semble-t-il à Anvers.

œuvre : — Pour vivre libre.


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