Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
MERLIN, Ernest (ou Henry ?)
Né en 1834 à Montcornet (Aisne) - mort en février 1885 - Jardinier, puis débitant de boissons - Paris - Reims (Marne)
Article mis en ligne le 31 juillet 2008
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Ancien capitaine des fédérés de Montmartre, durant la Commune de Paris, Ernest Merlin fut condamné à la déportation, puis libéré par amnistie en 1879 ; il se fixa alors à Reims. Militant actif du groupe la Défense des travailleurs, dès 1880, il laissa se tenir chez lui de nombreuses réunions ; mais ses amis blâmaient ses excès de langage et il eut souvent maille à partir avec les guesdistes Étienne Pédron, Mélin, etc. Il s’orienta vers l’anarchisme et lors de la constitution du mouvement à Reims en 1882 il fut l’un des principaux animateurs des trois groupes de la région : Les sentinelles, l’Espoir social et les Egalitaires dont faisaient entre autres partie Thierry, Charlemagne, Martel, Cornichon, Desnoyelle, Patat, Lahure, Simard, les frères Mangin, Zimmer et Leroy. Il fréquenta surtout le groupe l’Espoir social, composé surtout de jeunes gens, et où, selon la police, l’on ne parlait que dynamite. Il diffusait également le journal Le Révolté (Genève) au sein du groupe. Il fut arrêté le 17 mars 1883, ainsi que Baudelot, Mélin, Pédron, Thierry, mais rapidement relâché. Toutefois, comme ses camarades, il avait alors perdu son emploi.

Sans ressource, il alla à Paris en 1883 pour trouver du travail. Il n’y resta que quelques mois. De retour à Reims, il appartint au groupe Les Résolus qui, suite à une scission du Parti ouvrier (POF), avait été fondé à Reims en août 1884 autour notamment de Leprêtre et de Faucher. Il ne trouva pas de travail, tomba malade et mourut en février 1885.
Le 22 février 1885, c’est le compagnon Dizengromel qui avec Carpentier avait ouvert le cortège de 200 personnes environ lors de son enterement du compagnon auquel participaient notamment Douce, Pedron qio avait rappelé sa déportation, son adhésion au au parti ouvrier, sa misère…, Schweyer, Lequet et Faucher. Selon la police certains des participants étaient armés, notamment le porteur du drapeau rouge, et quelques cris de “Vive l’anarchie ! Vive la Révolution” avaient été poussés “sans beaucoup d’échos”.

Après son décès la police avait découvert et récupéré dans le ruisseau de son jardin "quelques cartouches de dynamite" qui y auraient été cachées par des membres du groupe Les Résolus.

Il pourrait s’agir du Merlin signalé début 1884 dans les réunions du groupe Les Misérables du XVe arrondissement à Paris.