Mineur comme son père, Émile Menu dit Pierre fut un des pionniers du syndicalisme chez les mineurs. Membre de la fédération CGT du sous-sol, il avait fondé à Harnes un Groupe d’études sociales et avait monté une petite imprimerie éditant tracts, manifestes et affiches. Il était alors membre du « jeune syndicat » de B. Broutchoux dont il était l’ami. En 1906, après la catastrophe de Courrières, il avait quitté la mine et était parti à Paris où il travailla comme ouvrier puisatier à la construction du métropolitain et se maria en 1911.
Il s’agit sans doute du P. Menu qui au printemps 1907 avait adhéré avec Angèle et J. B. Colbaërt et Rachelet à un projet de colonie communiste libertaire animé par Eugène Deniau Morat.
Mobilisé lors de la première guerre mondiale, il fut fait prisonnier dès deptembre 1914 et fut envoyé en Allemagne comme travailleur forcé dans les mines.
En 1918, et après quelques mois passés à Paris il retournait à Harnes où il reprenait son travail à la mine et son militantisme. Il fut le secrétaire de la section locale de la CGTU à laquelle il avait adhéré en 1922. En 1924 il réintégrait la CGT. Il habitait alors 11 rue Bellegarde, et était le secrétaire du groupe d’Harnes-Hénin-Liétard de l’Union anarchiste (UA). En mars 1925 il figurait sur les listes de souscripteurs à l’emprunt lancé par l’UA pour le Libertaire quotidien. Il collaborait régulièrement à cette époque au journal régional Germinal (Amiens, 1919-1933) fondé par Georges Bastien et qui fin 1924 tirait à 4500 exemplaires. En 1937 Menu était membre de la section locale de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). Émile Menu est décédé à Harnes le 22 octobre 1938.
Sans un rapport de mars 1916, (Arc. Nat. F7/13053), il est noté comme né le 29 mai 1875 à Paris, ouvrier terrassier domicilié 28 rue du Simplon (XVIIIe arr.), inscrit au Carnet B et prisonnier en Allemagne.
En 1923 il était l’un des souscripteurs à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.