Léon Meissirel avait été autorisé en novembre 1892 à correspondre avec Victor Louis, gérant du journal L’Agitateur qui était alors détenu à la prison Chave pour « vol de dynamite et association de malfaiteurs ». Une enquête faite sur lui à ce moment là, nous apprend que « ce jeune homme vit avec sa vieille mère, travaille régulièrement et jouit d’une bonne réputation de conduite et de moralité ». Le rapport ajoutait : « Il professe des idées anarchistes avérées, fréquente les réunions mais n’y prend jamais la parole, ne paraît pas dangereux ». Dès lors Meissirel, qui est l’un des rares anarchistes marseillais à n’avoir pratiquement jamais changé de domicile –il demeurait Boulevard des Alpes au quartier Saint-Barnabé — allait connaître les tracasseries policières. Le 20 février 1893 il fut condamné à deux jours de prison et 5f d’amende pour avoir organisé une réunion sans constituer un bureau. Son domicile sera perquisitionné de nombreuses fois — notamment le 1er janvier 1894 — par la police qui n’y trouvera jamais que des journaux, livres et brochures.
En 1903 Meissirel était adhérent à la société pour la création et le développement d’un Milieu libre en Provence dont Berrier et Merle étaient les promotteurs. L’année suivante il était membre du syndicat des hommes de peine constitué par les anarchistes pour leur permettre d’avoir accès à la Bourse du Travail. En 1909 il adhérait au Comité de Défense Sociale et participait à toutes les campagnes menées par ce groupement. Il figurait encore en décembre 1912 sur la liste d’anarchistes soumis à une surveillance et donnant lieu à des rapports mensuels.