Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MASCII, Giuseppe « Joseph »

Né le 22 mars 1897 à Pistoia — mort le 11 septembre 1973 — Peintre décorateur — Pistoia — Bezons (Val-d’Oise) — Barcelone (Catalogne) — Venezuela
Article mis en ligne le 12 juillet 2008
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Abandonné par son père et élevé par sa mère, Giuseppe Mascii, qui n’avait fréquenté que l’école élémentaire, avait du commencer à travailler très tôt comme ouvrier vernisseur et peintre décorateur. Ennemi de toutes autorités, il devint un militant anarchiste individualiste qui fut signalé une première fois par la police en juin 1912 pour s’être abonné au journal antimilitariste Rompete le righe (Gênes). Bien que considéré comme « non dangereux », il fut dès lors soumis à une surveillance policière. Appelé sous les drapeaux après l’entrée en guerre de l’Italie, il désertait et le 8 avril 1918 était condamné à 6 ans et 6 mois d’emprisonnement par le tribunal militaire de Milan. Libéré par l’amnistie de 1919, il reprenait ses activités militantes et devenait en particulier l’ami de Virgilio Gozzoli. Puis en 1924 s’installait à Mirandola où il était fiché pour « attitude contraire à la politique du régime fasciste ».

En septembre 1931 sous le prétexte de visiter l’exposition coloniale, il obtenait un visa d’un mois pour aller en France où il s’installait à Bezons (Val-d’Oise) avec sa compagne Olga Spaggiari et de leurs deux enfants. En France il retrouvait de nombreux compagnons exilés dont Virgilio Gozzoli, Angelo Damonti, Clodoveo Bonora, Marcello Bianconi et Ferrucio Gori et participait aux diverses activités menées par l’exil. Le 26 juin 1936, il participait aux cotés entre autres d’Umberto Marzocchi, Italo Ragni, Lorenzo Gamba et Angiolo Bruschi à une réunion en faveur du droit d’asile. Dès le début du soulèvement franquiste en juillet 1936, il partait pour l’Espagne avec C. Berneri et Enzo Fantozzi et dès son arrivée à Barcelone s’enrôlait dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Il participait le 28 août aux combats du Monte Pelato. Suite à une pneumonie, il était hospitalisé en octobre au sanatorium du Tibidabo à Barcelone, puis, à la fin de l’année regagnait la France où il reprenait son militantisme. Le 15 février il participait à une réunion antifasciste au siège de la Ligue italienne des droits de l’homme (LIDU) avec Carlo Roselli, Francesco Fortini « Cavallini », Victor Basch, etc. En mars il écrivit à Enzo Fantozzi qui s’occupait à Port Bou des services frontaliers pour lui faire part de son intention de revenir en Espagne. Les évènements de mai 1937 et l’assasinat de Berneri et de nombreux autres compagnons par les staliniens, le firent sans doute changer d’avis. L’année suivante, grace à l’intervention de la LIDU, il échappait à une expulsion de France.

En 1942 il était toujours à Bezons et selon la police « professait toujours des idées libertaires ». Est-ce à cette époque ou plus tard (1948) qu’il émigra au Vénézuela ? En 1950, après avoir contracté une tuberculose, il revenait en France à Bezons et reprenait ses activités libertaires. Membre du Groupe des amis d’E.Armand –il participa à la traduction italienne de son ouvrage « l’initiation individualiste anarchiste » préfacée par Ugo Fedeli et avait entretenu une importante correspondance avec lui jusquà son décès en 1962– et du Groupe des Amis de Han Ryner dont il traduisit « Crépuscule d’Élisée Reclus », il collabora dans les années 1950 aux numéros uniques de Liberta senza limiti (août 1952), Volere (janvier 1953), Antitesi (avril 1953), Chiarezza septembre 1953), Fermezza (juin 1954) » publiés à Livourne par Renzo Izzi et le groupe Senza Limiti ainsi qu’au journal L’Unique d’E. Armand. Puis dans les années 1960 il donna plusieurs articles et études à L’Adunata dei Refrattari (New York) et à L’Internazionale (Ancône) et de nombreuses traductions de textes d’E. Armand, Sébastien Faure, Reclus, Han Rynern Victor Méric, etc. Il signait la plupart de ses articles ou traductions Joseph Mascii et Beppe del Cenciao. Il collabora également à la revue Volontà de 1960 à 1968. Opposé au pacte associatif adopté par la Fédération Anarchiste Italienne en 1965, il défendait une conception « antiorganisationnelle et absolument antiautoritaire » de l’anarchisme.

Joseph Mascii est mort à Bezons le 11 septembre 1973 et fit don de son corps à la médecine.

Un fonds Mascii est à la bibliothèque Borghi de Castelbolognese Fonds Mascii


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