Dictionnaire international des militants anarchistes
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MARIANI, Giuseppe
Né à Castellucchio le 30 mars 1898 – mort le 25 mars 1974 - Ouvrier tailleur ; mécanicien - FAI – Mantoue – Milan – Sestri Levante
Article mis en ligne le 25 juin 2008
dernière modification le 10 septembre 2023

par R.D.

Giuseppe Mariani avait commencé à militer très tôt au cercle libertaire de Castellucchio où l’avaient emmené ses frères. En 1913, il avait émigré avec sa famille à Mantoue où il commença à travailler chez un tailleur. Chômeur, il travailla ensuite aux chemins de fer. Appelé sous les drapeaux au printemps 1917, il était frappé par la malaria au bout de deux mois et lors de sa convalescence, désertait. Traduit en justice, il simulait la folie et était réformé pour « infirmité mentale », mais, suite à ce jugement se retrouvait au chômage. Il continuait alors à militer dans les milieux anarchistes et des cheminots de Mantoue.

Début 1919 il allait à Milan comme ouvrier mécanicien et participait activement au mouvement libertaire où il était particulièrement lié au compagnon Giuseppe Boldrini. C’est à cette époque qu’il fut emprisonné pour une collaboration secondaire dans une série d’attentats commis par le groupe de Bruno Filippi. Après sa libération il participait en octobre 1920 avec G. Boldrini et E. Aguggini à une série d’attentats et d’affrontements avec la police et les fascistes. Fin 1920 il retournait à Mantoue où il animait un Cercle d’études sociales et commençait surtout à récupérer armes et explosifs pour un « nécessaire mouvement insurrectionnel ».

Après l’emprisonnement de Malatesta et un appel à la grève générale, il retournait à Milan où le 23 mars 1921 il fut l’un des auteurs de l’attentat contre le théâtre Diana ; cet attentat, qui était à l’origine dirigé contre le préfet Gasti et qui fut sans doute manipulé par la police, fit 21 victimes et fut à l’origine d’une grande répression contre le mouvement libertaire. Arrêté en avril à Mantoue, Giuseppe Mariani qui avoua sa participation à l’attentat fut condamné à la réclusion perpétuelle. Détenu à la prison San Vittore, il fut transféré le 20 juin 1922 au pénitencier de San Stefano où, pendant 10 ans il allait rester en cellule d’isolement. Remis en détention ordinaire, il travaillait comme tailleur et donnait des cours de français et italien aux autres détenus. Le 15 novembre 1943 il fut l’un des animateurs d’une sanglante mutinerie au pénitencier de San Stefano.

Ne bénéficiant pas de l’amnistie de l’automne 1945, G. Mariani ne fut libéré que le 1er juillet 1946. Il adhérait alors à la Fédération Anarchiste Italienne (FAI) et participait à son deuxième congrès tenu à Bologne les 29-30 septembre 1946. Le 20 mai 1951, il fut délégué au congrès du Comité national pour les victimes politiques à Bologne. Lors du congrès tenu par la FAI à Livourne les 1er-2 mai 1954, il fut chargé, afin de lui assurer un petit revenu, responsable de la librairie de la FAI, poste auquel il sera reconduit au congrès de Senigallia (1er-4 novembre 1957). Puis il écrivait ses mémoires et s’installait à La Spezia, à Carrare et enfin à Sestri Levante. En 1956 il avait épousé l’anarchiste française Suzanne Saunnier. Giuseppe Mariani est décédé d’une broncho-pneumonie le 25 mars 1974 à Sestri Levante.

Œuvres : - Memorie di un ex terrorista (Turin, 1953) ; - Nel mondo degli ergastoli (Turin, 1954) ; - 25 anni dopo (inédit).


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