Émile Liénard milita d’abord dans les milieux anarchistes de Roubaix puis de Reims où il était qualifié de “très dangereux”. Condamné en 1896, il revint à Roubaix cette même année, cessa toute activité anarchiste et se consacra à l’action syndicale. En 1901 le syndicat du textile le délégua au congrès de Lyon où il il se prononça pour la représentation proportionnelle au sein de la CGT. « C’est […], dit-il, le nombre d’adhérents qui doit être consulté et non le nombre de mandats ». Il rejoignit alors à nouveau les groupes anarchistes orientés vers l’action syndicale et collaborait à La Voix du Peuple, l’organe de la CGT.
Il se confond tres certainement avec E. Liénard qui en 1900 habitait Tourcoing (Nord), était le premier secrétaire de la Bourse du Travail de Tourcoing — fondée en 1900 — et assista comme délégué au XIe congrès national corporatif — 5e de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Paris en septembre 1900 et où il se déclara partisan des fédérations de métiers. Il y représentait divers syndicats du Nord. Du 5 au 8 septembre, il assista également à Paris au VIIIe congrès de la fédération des Bourses du Travail. Les années suivantes, il fut délégué au XIIe congrès corporatif, Lyon, septembre 1901, et au XIVe, Bourges, septembre 1904.