Dictionnaire international des militants anarchistes
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LESBROS, Venance, Franklin
Né à Marseille en 1875 - mort le 17 novembre 1901 - Employé de commerce - Marseille (Bouches-du-Rhône) - Londres - Guyane
Article mis en ligne le 23 avril 2008
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D., René Bianco

Venance Lesbros avait commencé à militer dès son adolecence et en 1892 faisait partie avec entre autres Maurice Manuel Ferrier, Julius Boisson, Ernest Lavisse et Marius Raphael au groupe dit « des jeunes ». Fiché comme “très dangereux et l’un des plus exaltés” il fut arrêté en novembre 1893 après l’attentat contre le local de la rue d’Armény, mais bénéficia d’un non-lieu comme ses co-inculpés Riemer et Ludovic Gros. Le 1er janvier 1894, son domicile du 37 rue Martinique était l’objet d’une perquisition par la police qui y saisissait livres, brochures et journaux dont des numéros de Le Réveil du Peuple, de la Revue anarchiste (Paris), Harmonie (Marseille), du Père Peinard, de La Révolte et du numéro spécial (n°97, 15 avril 1893) consacré à l’anarchisme de la revue littéraire La Plume ainsi qu’une photographie de Ravachol. Il quitta Marseille en février 1894 et se rendit à Londres. Quelques mois après, on signalait son retour à Marseille où en 1895 il résidait 16 rue Fort du Sanctuaire et participait activement à l’organisation des conférences de Sébastien Faure.

Dès son retour à Marseille, il avait été arrêté le 24 août 1894, suspecté de vouloir y commettre un attentat - suite à un rapport du représentant de la France à Londres prétendant qu’il était porteur d’une caisse à double fond contenant de la dynamite, avait été poursuivi pour "association de malfaiteurs" avant de bénéficier en octobre d’un non-lieu.

Le 16 août 1896 il fut l’objet d’une nouvelle instruction pour "menaces d’incendie ou de destruction" pour laquelle il bénéficia en novembre d’un non-lieu. Insoumis au service militaire, il se cachait à Toulon où il fut arrêté en novembre 1896 mais parvenait à s’enfuir après « s’être livré à des voies de fait » sur les agents. Il avait alors été suspecté d’avoir, avec un certain Joseph Leca, fabriqué une bombe dans une chambre d’hôtel.

Il fut arrêté à Dôle (Jura) en février 1897, transféré début mars à Toulon et condamné à 4 mois de prison (fuite de novembre 1896). Transféré à Marseille le 8 avril, il réussissait à s’enfuir du Palais de justice le 22 avril lors de sa comparution au Tribunal correctionnel qui le condamna par défaut à 2 ans de prison pour "évasion" ; parqué avec 61 autres détenus dans une salle ne pouvant en contenir qu’une vingtaine, il était parvenu, avec l’aide d’autres, à enfoncer une porte "insuffisamment solide" et à s’enfuir sans que les gendarmes aient eu le temps d’intervenir.

Il partait alors en Vendée où il était arrêté le 15 mai 1897 à La Roche sur Yon et condamné le 29 juillet 1897 par la Cour d’Assises à 10 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour pour "vol à main armée".
Dans une lettre datée du 13 mars 1898 à Saint-Martin de Ré, avant son embarquement pour la Guyane, il écrivait à son frère : ".. Lorsque tu recevras la présente, je serais déjà en plein océan… La cour d’assises de la Vendée m’a condamné le 29 juillet dernier à dix années de travaux forcés pour vol à main armée. Ma situation d’évadé et mon insoumission à la loi militaire m’avait obliger de quitter Marseille ; désirant gagner l’Angleterre.et manquant d’avances nécessaires… je résolus de commettre un vol. Me trouvant en Vendée, je mis mon projet à exécution à La Roche-sur-Yon… Je fus arrêté presque aussitôt après… Après ma condamnation je fus transféré à Nantes où je passais devant le conseil de guerre pour le délit d’insoumission, ensuite… je fus transféré à Paris et écroué à Mazas pour y répondre du délit de "tentation de destruction d’édifice par substances explosives". Quelques semaines d’instruction forcèrent [le juge] Meyer à me déclarer non coupable. C’est donc dix années de ma jeunesse que j’ai a souffrir dans les bagnes de la Guyane… Nous reverrons nous ?… Quoiqu’il en soit je suis toujours fort au moral et je ne saurais perdre courage.…”(Cf. Le Libertaire, 10 avril 1898)

Transporté au bagne de Guyane, Venance Lesbros est décédé à l’île du Salut le 17 novembre 1901.

Y-a-t-il parenté avec Joseph Louis Lesbros, né à Marseille le 30 juin 1875, qui était recherché en janvier 1907 après avoir disparu en septembre 1906 lors de sa libération de la colonie pénitentiaire de Castelluccio (Corse) ?


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