Fils d’un ouvrier agricole, Charles Launay avait entrepris à l’âge de 15 ans son Tour de France comme apprenti puis comme compagnon. En mai 1932 des gendarmes s’étaient présenté à son domicile, 70 quai de la Loire (XIXe arr.) pour lui remettre une convocation pour rejoindre le 106e régiment d’infanterie à Alençon. Il leur fit part de son refus et développa sa position dans une lettre publiée par le journal Le Semeur (9 juin 1932). Puis il écrivit une lettre ouverte au ministre de la Guerre (cf. La Voix libertaire, 23 juillet 1932) se terminant par ces mots : « J’attends donc sans impatience, comme sans crainte, Monsieur le ministre, des inspecteurs de police que vous allez “avoir le regret” de charger de mon arrestation ».

Il fut arrêté puis poursuivi comme objecteur de conscience en octobre 1932 avec le militant communiste Raymond Guyot et le pasteur Jacques Martin. Condamné à un an de prison il s’était écrié « A bas la guerre ! Vive l’anarchie ! » tandis que Guyot criait « Vive l’armée rouge » et que le pasteur Martin déclarait à ses juges « Tu ne tueras point ». Il épousait à la prison du Cherche-Midi Madeleine Haution (1901-1967), visiteuse de prison et collaboratrice du Libertaire sous le pseudonyme de Marcelle Hus, qui fit passer ses lettres dans le Libertaire et celles de Guyot dans L’Humanité. A sa libération à l’été 1933, Charles et Madeleine adhérèrent au Parti communiste (voir leurs notices complètes dans le Maitron).