Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LASHORTES” [CATALOGNE Maurice dit]

Né le 15 juillet 1898 à Levallois-Perret (Seine) — mort le 18 mai 1984 — Instituteur, puis professeur de philosophie — UACR — UA — Paris 18 — Orthez (Pyrénées-Atlantiques)
Article mis en ligne le 27 février 2008
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
Maurice Catalogne (vers 1930)

Fils d’un commis principal des postes, Maurice Catalogne dit Lashortes, après un bref passage au Parti communiste, était membre depuis 1929 du groupe de Paris 18e de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR). Il était à la même époque militant syndicaliste et secrétaire à la propagande du Groupe des jeunes de l’enseignement de la Seine et collaborait déjà au Libertaire.
En mai 1929, lors des élections municipales, il avait été candidat abstentionniste dans le XVIIIe arrondissement aux cotés de Fremont, Michel et L. Pelletier.

Au printemps 1930 il avait été autorisé à rendre visite à la prison de la Santé à Jean Ribeyron “détenu politique” de l’UACR. Il demeurait alors 65 rue de l’Ourcq. Il fut l’un des délégués du XVIIIe arrondissement au congrès de l’UACR tenu à Paris, 19-21 avril 1930, et fit partie de la commission administrative de cette organisation. Le 3 avril 1932 il participa au congrès de la Fédération anarchiste parisienne où il fit un rapport sur la situation syndicale et fut chargé d’organiser une école du propagandiste. En novembre 1932, alors qu’il était professeur à l’École primaire supérieure de Beauvais et qu’il passait 3 jours par semaine à Paris, il avait été nommé secrétaire de rédaction du Libertaire en remplacement de P. Beauchet Mualdes. Il rédigeait alors plus particulièrement les éditoriaux signés Lashortes et la rubrique “Au hasard du chemin” signée Arsène.

Il collabora régulièrement au Libertaire de 1931 à 1939 en particulier à la page internationale dont il était le responsable et fut réélu membre de la commission de rédaction du journal lors du congrès de l’UACR, dit congrès de l’unité, qui eut lieu à Paris les 20 et 21 mai 1934 et où l’on renonça au sigle UACR pour reprendre celui d’UA (Union anarchiste). Lashortes assista au congrès de l’UA à Paris les 12 et 13 avril 1936 où il présenta le rapport sur la guerre. En 1938, pacifiste, il déclara : « Le compromis de Munich est préférable à la guerre » (Le Libertaire du 6 octobre). Il collabora sous le pseudonyme de Lazorthe au journal pacifiste La Patrie humaine.

M. Catalogne se rendit en Espagne en septembre 1936 et participa à une émission de la Radio CNT-FAI de Barcelone.

Nommé professeur de philosophie à Orthez (Pyrénées-Atlantiques) il fut dès 1935 l’animateur des Jeunesses Coopératistes de la Coopérative des Hirondelles et de la troupe théâtrale de l’EPS puis du lycée local. L’année suivante il participa à la fondation de l’union locale CGT et avec quelques militants syndicalistes et enseignants créa le Centre local d’éducation ouvrière (CELO) pour lutter contre l’analphabétisme et pour l’intégration des émigrés (Espagnols, Italiens, Portugais). Il prit part également à la campagne socialiste lors des élections d’avril et septembre 1936, portant la contradiction au candidat de droite Tixier-Vignancourt.

Lashortes (vers 1945)

Lashortes avait également participé à L’Encyclopédie anarchiste que dirigea Sébastien Faure, et où dans l’article “Prolétaire-Prolétariat”, il écrivait : « … L’idée de prolétariat repose essentiellement sur une base économique. Un prolétaire est un homme qui a besoin, pour vivre, de se vendre à un patron […]. Ce doit être une des préoccupations essentielles des anarchistes que de développer cette conscience révolutionnaire du prolétariat. En préconisant, selon les enseignements de Proudhon, une organisation politique autonome de la classe ouvrière, en acceptant toujours et dans tous les domaines la rupture de celui-ci avec la Bourgeoisie, en travaillant à la formation d’une culture syndicale de classe s’opposant à la culture bourgeoise […] ils dresseront, en face de la vieille et branlante société capitaliste, la société de demain, la société des travailleurs libres et égaux, sans dieux ni maîtres ». Cet article, sous le titre “Qu’est ce que le prolétariat” fera l’objet d’un tirage à part sous forme de brochure (24 p.) en 1933 ou 1934 aux Éditions de l’Encyclopédie anarchiste (rééditée en mars 1951 par le journal Contre-courant.

En juin 1939, il était en contact avec Giovanna Berneri qui lui avait demandé d’aller visiter des camarades interné au camp de Gurs (lettres des 8 & 18 juin 1939).

Devenu chrétien après la guerre, Lashortes resta fidèle à ses idées de justice et d’émancipation ouvrière et resta en contact avec les syndicalistes révolutionnaires et en particulier avec le noyau de la La Révolution prolétarienne où dans les années 1950 il écrivit un article défendant les prêtres ouvriers.


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