Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

Né à Lugo (Romagne) le 21 décembre 1872 — mort le 21 novembre 1928

LACCHINI, Vivaldo « MAGRIN” ; “RAVACHOL »

Pharmacien — Lugo (Romagne) — Neuchâtel (Suisse)
Article mis en ligne le 11 février 2008
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.

Vivaldo Lacchini, qui avait grandi dans l’ambiance rebelle de sa ville natale, avait commencé à militer très tôt au sein du mouvement libertaire. Dès juin 1892 il subissait une première condamnation à une amende. Dans les rapports de police il était décrit comme « Le plus fanatique des anarchistes de Lugo… très énergique et d’une discrète intelligence ». Il profitait de ses études de pharmacie à Bologne pour faire de la propagande chez les étudiants de la région. En avril 1893 il était arrêté préventivement avant la manifestation du 1er mai. En septembre il aurait été l’un des promoteurs du numéro unique du journal I Malfattori (Lugo) qui était saisi par la justice. Le 29 septembre, avec 15 autres anarchistes de Lugo, il était poursuivi devant le tribunal de Ravenne où il revendiquait ses idéaux anarchistes et était condamné à un an de prison et un an de surveillance pour « association de malfaiteurs ». Inculpé en janvier 1897 d’outrage au ministre de l’Éducation, il se cachait jusqu’à l’obtention d’un non-lieu. Il figurait alors sur une liste d’anarchistes italiens disparus d’Italie.

C’est une période pendant laquelle il allait nouer des relations avec les militants les plus influents de Romagne, collaborer à de nombreux journaux et réunions publiques et être l’un des organisateurs de la Fédération anarchiste de Romagne (FAR). Partisan de l’organisation, il représenta les groupes de Bologne avec Nino Samaja lors d’une réunion d’organisation de la FAR en janvier 1898 à Faenza. En avril 1898 il fut aux cotés Luigi Fabbri, Felice Vezanni, Domenico Zavattero et Nino Samaja, membre de la nouvelle rédaction du quotidien L’Agitazione (Ancône, 10 numéros du 21 au 30 avril) fondé par E. Malatesta en mars 1897 et dont la totalité de l’ancienne rédaction avait été arrêtée en février 1898.

Pour échapper à une nouvelle arrestation en mai 1898, il se réfugiait en France d’abord à Nice, puis à Paris et en décembre était condamné par défaut à 5 ans d’assignation à domicile. Il était sans doute alors en Suisse et à l’été 1898 collaborait au périodique communiste anarchiste L’Agitatore (12 numéros du 2 juillet au 17 septembre) fondé à Neuchâtel par Giuseppe Ciancabilla. Début 1900, avec Samaja, Barchiesi, Basadonna et Antonio Cavalazzi, il fit partie du groupe d’exilés qui sera à l’initiative de la fondation à Genève du journal Il Risveglio socialista anarchico (n°1, 7 juillet 1900).

En mai 1900 Lacchini rentrait à Lugo où il était arrêté puis libéré au bout de quelques jours après s’être engagé à « avoir une bonne conduite ». Il poursuivait alors des études de chimie, ouvrait une pharmacie et se rapprochait du Parti Républicain Italien auquel il adhérait en 1902. Il cessait très vite de s’intéresser à la politique et commençait à souffrir d’une maladie mentale dont il décédera à l’asile d’Imola le 21 novembre 1928.


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