Marchand ambulant de berlingots qu’il fabriquait avec sa femme Baptistine (née Mousson) dite La Grosse Mignon, Edouard Janselme Mignon parcourait dans les années 1880-1890 toutes les foires de la région (Montpellier, Arles, Narbonne, Marseille, etc.) où il en profitait pour distribuer de nombreux journaux et textes de propagande. Il vivait dans un mas à Caveriac où il donnait asile à de nombreux compagnons de passage et où résidaient également, semble-t-il, les compagnons Auguste Moustier et Gustave Campet. Son fils Socrate était également fiché comme militant au début des années 1890.

Militant avec notamment les frères Geay et Marcelin Charrière du groupe anarchiste de Nîmes qui en 1887 se réunissait au Café Boissat, route d’Alès, il était membre du syndicat des forains, il fut l’objet de nombreuses perquisitions.

Le 12 mars 1894, lors d’une de ces perquisitions, la police avait saisi plusieurs exemplaires de La Révolte et de La revue libertaire, puis le 27 juillet 1894, la brochure « L’Esprit de révolte, un numéro du journal Le Chambard socialiste et une déclaration d’Émile Henry.

En janvier 1898 sa compagne Baptistine décédait à Cette où elle était inhumée avec le drap de la Libre Pensée (cf. Le Petit Méridional, 19 janvier 1898). Il semble alors avoir ralenti ses activités militantes. Le 30 septembre 1898 il participait comme assesseur à la conférence faite à Nîmes par Lucien Weill Dhorr. Le 29 décembre 1898, il écrivait une lettre aux autorités où il demandait à être rayé de la liste des anarchistes.