Fils d’un marin et d’une femme au foyer, Jean Pierre Jacquinot avait d’abor été marin de commerce de 1956 à 1961, puis à partir de cette date docker au Havre. Militant du syndicat CGT des dockers, il avait alors découvert les classiques de l’anarchisme à la bibliothèque du syndicat.
Dans les années 1960 Jean-Pierre Jacquinot, membre et animateur du groupe Jules Durand du Havre, adhérent à la Fédération Anarchiste collaborait au Monde libertaire. Il participait à cette époque aux campagnes menées par Louis Lecoin contre le franquisme ainsi qu’à la lutte contre l’OAS et aux luttes menées par le syndicat des dockers.
Début novembre 1979, il fut poursuivi avec le compagnon Jean-Luc Malandain, devant le Tribunal d’instance du Havre, pour avoir renvoyé en 1978 son livret militaire au ministre des Armées, en solidarité avec plusieurs insoumis et déserteurs — dont Philippe Gosselin et A. Tondeur- poursuivis.
A partir de mai 1978 il fut le directeur du journal Le Libertaire (Le Havre, 1978-2005) organe de synthèse anarchiste édité par les groupes l’Atelier du soir, Germinal, Jules Durand et des individuels de la Fédération anarchiste –dont Maurice Laisant- en désaccord avec l’orientation de cette organisation et qui seront à l’origine de la création d’un nouveau regroupement, l’Union des anarchistes. Lors du congrès de la FA tenu à la pentecôte 1993 à Dijon, J. P. Jacquinot fut exclu de l’organisation, décision dont il ne fut prévenu que l’année suivante lors du congrès tenu à Saint-Léger-les-Vignes. En septembre 1995 avec le groupe Jules Durand et quelques individus il participait à la création de la Coordination anarchiste qui sera mise en sommeil en 2001, date à laquelle il adhéra à la CNTF. En novembre 2005 il abandonnait l’édition papier du Libertaire au profit d’une version électronique.
Docker retraité, il milita à l’union locale de la CNT du Havre où il s’était investi comme conseiller du salarié et était apprécié pour ses conseils éclairés.
En mai 2011, malgré une santé déjà altérée il avait aidé à l’organisation de l’anti G8 au Havre.
Jean-Pierre Jacquinot, qui était un érudit autodidacte détenteur du seul
certificat d’études et un fin connaisseur de l’histoire ouvrière havraise, est décédé au Havre le 14 juillet 2011 et a été incinéré le 21 juillet.
Oeuvre : — Histoire méconnue et oubliée du syndicalisme havrais, 110 ans d’anarchie (Ed. Le Libertaire, 1993, 2 vol.) ; — Les congrès ouvriers de 1880 (Ed. Le Libertaire).