Dictionnaire international des militants anarchistes
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HERCLET, Émile, “{Auguste}”
Né le 4 janvier 1898 à Joinville (Haute-Marne) – mort le 22 décembre 1942 - Ouvrier du textile - UA – CGT – CGTU - Vienne (Isère)
Article mis en ligne le 12 novembre 2007
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Auguste Herclet commença à militer en 1917 à Vienne (Isère) où il travaillait dans l’industrie textile et était le responsable du syndicat du textile. Il a été à l’époque l’organisateur d’une campagne de propagande contre la guerre dans toute la région. Début avril 1918, le ministre de la Guerre ouvrit contre lui, Claudius Richetta et Émile Miglioretti une information pour “propagande anarchiste”. Le 29 avril, sur ordre du sous-préfet, il était avec d’autres militants l’objet d’un procès verbal dressé par la gendarmerie pour “avoir vendu des journaux sur la voie publique sans récépissé de colportage”. Le 23 mai il était arrêté et le 2 août condamné par le conseil de guerre de Lyon à cinq ans de prison et 3.000f d’amende.

Dès sa libération en 1919 il était avec Perdrix membre du groupe local Les amis du Libertaire dans lequel il écrivait et où il prenait parti pour la révolution russe (cf. Libertaire, 15 juin 1919). En contact avec Raymond Péricat, il diffusait à Vienne son journal L’Internationale. Secrétaire de la Bourse du traval de Vienne en 1920, il fit adhérer le syndicat du textile à la 3e Internationale et souhaitait l’adhésion de la CGT à l’Internationale syndicale rouge (cf. Libertaire, 25 septembre 1920). Lors du 16e congrès de la Fédération du textile, tenu à Rouen les 6-8 septembre 1920, il exposa ses conceptions anarcho-syndicalistes : “Le syndicalisme doit tendre à rendre inutile les fonctions gouvernementales, à remplacer l’étatisme, le centralisme bureaucratique avec ses incompétences et ses inutilités par le régime fédéral-syndical avec l’atelier et le syndicat comme cellules constructives… L’atelier sera la cellule constructive de la société nouvelle. Nous reprenons là un thème cher à Proudhon, l’avenir prouvera qu’il avait raison”.

En avril 1921, lors de la grève et de l’occupation des ateliers de textile, il se fractura la jambe en tentant d’échapper à la polie, fut arrêté, poursuivi pour "vol" et incarcéré 21 jours avant de bénéficier d’un non-lieu. En juin 1921 il fut le délégué du groupe de Vienne de l’Union anarchiste (UA) au congrès régional du sud-est tenu à Lyon, puis au 2e congrès toujours tenu à Villeubanne les 26-27 novembre 1921 qui fut sans doute la dernière fois qu’il participa à une réunion anarchiste.

A l’été 1922 il fut arrêté avec Richetta et inculpé de "provocation de militaires à la désobéissance".

Bien qu’opposé à la scission du mouvement syndical, il se rallia en 1922 à la CGTU, dont il devint le délégué permanent à l’Internationale syndicale rouge à Moscou de 1923 à 1925 où il adhéra au parti communiste (voir sa notice complète dans le Maitron). Auguste Herclet est mort à Paris le 22 décembre 1942.

Œuvres : Il est le co-auteur avec Théo Argence de la brochure « Le Contrôle ouvrier et les comités d’atelier » (n°9 des Cahiers du Travail, 1er juillet 1921, 44 p.)