Felix Guyard, qui avait épousé en novembre 1919 Georgette Barrois dont il eut deux enfants, avait été en 1921 ajourné pour “insuffisance musculaire” avant d’être finalement incorporé en mai 1925 au 24e Régiment d’infanterie et affecté à l’état-major de l’École militaire de Saont-Cyr.
Guyard commença à militer dans les milieux libertaires dès le milieu des années 1920 où il était mebre en 1927 du groupe de Pantin-Aubervillirs de l’Union anarchiste communiste (UAC). En 1930 il l était membre du groupe des 17e et 18e arrondissements de Paris.
Les 14-16 juillet 1933 il fit le délégué du groupe du 19e arrondissement au congrès tenu par l’Union anarchiste (UA) à Orléans. Il était alors membre de la commission administrative de l’UA. En 1934, après plusieurs périodes de chômage il trouva un emploi de tourneur, tandis que sa compagne travaillait à la Manufacture d’allumettes d’Aubervilliers. Le 14 janvier 1934 il participa au congrès des groupes d’action libertaires tenu à Paris. Nommé secrétaire du groupe de Pantin-Aubervilliers, il en fut le délégué lors du congrès tenu à Paris les 20-21 mai 1934 par l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) à la suite duquel il y eut une scission. Félix Guyard Félo, qui demeurait alors 28 rue du Vivier à Aubervilliers, fut l’un des fondateurs en mai 1934, avec Louis Mercier Vega Charles Ridel Charles Patat, Louis Le Bot et Robert Léger de la Fédération communiste libertaire (FCL) issue de la scisssion de l’UACR. Il fut nommé secrétaire de la nouvelle organisation pour la région parisienne.
Le 28 juillet 1934 il fut arrêté alors qu’il vendait La Patrie humaine, lors des obsèques de Nestor Makhno mais fut relâché après vérification d’identité. Le 11 octobre il participa en tant que délégué de la FCL à l’assemblée générale de la Fédération anarchiste parisienne tenue au restaurant Benoit, 75 rue du Faubourg Saint-Martin et le 26 décembre suivant, il fut nommé secrétaire du Comité international de défense anarchiste (CIDA) organisme chargé de la défense des anarchistes étrangers objets d’un arrêté d’expulsion et où il remplaça Ribeyron.
En 1936 la FCL réintégra l’Union anarchiste. Il appartenait alors à un petit groupe qui s’était baptisé les moules à gaufres et dont faisaient entre autres partie Charles Carpentier, Robert Léger, Louis Mercier Vega Ridel et Lucien Feuillade.
En avril 1936, il fut candidat abstentionniste dans la 3e circonscription de Saint-Denis lors des élections législatives.
En septembre-octobre 1936, Félix Guyard fut un des animateurs du comité de grève de l’usine Sautter-Harlé et signataire du tract reproduit dans Commune du 5 février 1937. Il participa à l’action du cercle syndicaliste “Lutte de classes " constitué en mars 1937 à l’initiative de Galopin et de quelques autres militants et dont avec Nicolas Lazarevitch il aurait été le fondateur de son organe Le Réveil Syndicaliste (Paris, au moins 19 numéros de janvier à octobre 1938) dont le gérant était Léon Duvernet. Il fut également le secrétaire trésorier de “l’ Entente des groupes anarchistes d’usines " que des militants anarchistes avaient constituée en 1937 et dont des noyaux existaient alors dans les entreprises suivantes : Sautter-Harlé, Nieuport, Renault, Citroën Javel, Gnôme et Rhône, Compteurs de Montrouge. Lors du congrès de l’Union anarchiste qui se tint à Paris, 30 octobre-1er novembre 1937, il ne fut pas suivi lorsqu’il demanda que les groupes d’usines eussent les mêmes droits que les autres groupes anarchistes et sa motion fut combattue notamment par Frémont le secrétaire de l’UA qui considérait que les groupes d’usines ne devaient « œuvrer que comme des noyaux révolutionnaires ». À l’occasion d’un referendum portant sur cette question, deux groupes seulement se prononcèrent en faveur de la proposition de Guyard qui s’était alors investi avec ses camarades dans le cercle syndicaliste Lutte de classe.
En 1939, après la déclaration de guerre, Guyard fut interné au Fort Barraux et au camp de Digne (Var) d’où il fut libéré à l’été 1941. Il suivit ensuite Louis Lecoin et Charles Carpentier aux « Restaurants communautaires », une œuvre de bienfaisance pétainiste à laquelle certains compagnons adhérèrent pour échapper à la répression et en tirer d’autres d’affaire. En 1943 il faisait partie avec Carpentier d’une autre de ces œuvres, le Comité ouvrier de secours immédiat (COSI).
Arrêté par la Gestapo comme otage le 12 juin 1944, il fut interné au camp de Compiègne et déporté le 15 juin au camp de Neuengamme. A son retour de déportation, il travailla pour un centre de rapatriement des déportés et cessa de militer.
Les services de police le radièrent des listes anarchistes en 1947.
Felix Guyard est décédé le 1er janvier 1980 à Neuilly sur Marne.