Serge Grassiot était au début des années 1930 l’animateur d’un petit groupe individualiste à Bordeaux. Il vivait dans un petit logement d’une maison modeste du cous d’Albret avec sa compagne et sa fille Sergine. Vendeur à la criée du journal L’Echo de Paris (de tendance monarchiste), il fut l’un de ceux qui allaient fortrement influencer Jean-René Saulière André Arru dans son adhésion aux idées libertaires. Ce dernier, dans un manuscrit autobiographique, le décrivit ainsi : « … il connaît deux langues, l’espagnol et l’allemand. Il se débrouille en espéranto. Apprend le russe, fait de la musique, du dessin, possède une bibliothèque très fournie. C’est un autodidacte à l’intelligence vive, à l’esprit acéré. Nous discutons le soir pendant des heures et des heures avec des copains qui se joignent à nous… Sous cette influence j’ai beaucoup, beaucoup appris et surtout aimé apprendre ».
Serge Grassiot a illustré plusieurs numéros de la nouvelle série du journal Lucifer (Bordeaux, 13 numéros de janvier 1934 à janvier 1935) dont le rédacteur principal était Aristide Lapeyre. Son travail de vendeur de journaux ne lui permettant plus de vivre, il était entré après 1936 à la SNCF et fut envoyé en poste à Caen (Calvados). Serge Grassiot a été tué lors d’un bombardement en 1941.