Dictionnaire international des militants anarchistes
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GRANDJEAN, Louis
Né à Foëcy (Cher) le 27 mars 1889 – mort en déportation le 17 janvier 1945 - Maçon ; jardinier - UA - UAC - Foëcy (Cher)
Article mis en ligne le 2 octobre 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Militant de l’Union anarchiste (UA) de Foëcy (Cher) où il travaillait comme maçon, Louis Grandjean avait présenté une liste abstentionniste communiste libertaire lors des élections législatives de 1919 sur laquelle figuraient également Albert Cordaillat, Marcel Ledoux, Rousseau et Amédée Durand et dont l’inspirateur était Bernard Pilorget, militant libertaire et secrétaire du syndicat des ouvriers céramistes de Foëcy. Au printemps 1921 il avait été arrêté avec Carbon et Cordaillat pour "propagande communiste". En mai 1921 il fut condamné par défaut à trois mois de prison pour “propagande néomalthusienne”. A l’issue de sa peine, il avait écrit au procureur de Bourges pour obtenir la restitution des brochures saisies lor de on arrestation. Le 6 aoput 1921, comme on refusait de lui resndre les brochures néo malthusiennes, ul fit remarquer au procureur que ce dernier outrepassait ses droits, ces brochures étant en vente libre et non interdites, ce qui déclencha la colère du procureur déclarant qu’il “le tenait à l’oeil”.

En 1923 il participait à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien ainsi que ses filles Jeanne (12 ans) et Marguerite (15 ans) qui début janvier 1924 envoyaient chacune 5 francs prises sur leurs étrennes et se félicitaient de l’acquittement de Germaine Berton.
C’est à son domicile à Foëcy que, le 12 octobre 1924, se tint le congrès régional de la Fédération anarchiste du Centre : “Les camarades délégués sont priés d’apporter leurs provisions de manière à pouvoir tous manger chez le copain Grandjean, cela dans un but d’amoindrir les frais" (cf. Le Libertaire, 9 octobre 1924). Au congrès participèrent des délégués de 5 groupes (Vierzon, les Jeunesses de Tours, Limoges, Bourges et Montluçon), et à titre individule Nadaud d’Angoulême et Fortin de Loche. Les groupes de Thiers, Clermont-Ferrand et Angers n’avaient pu envoyer de délégations. Le compagnon Peyroux y avaitété renommé secrétaire de la Fédération du centre.

A la pentecôte 1925, avec les compagnons de Bourges, Foecy, Vierzon et les environs, il avait été l’organisateur d’une "ballade internationale" de deux jours sur les bords du Cher “ayant pour but de réunir des camarades de tous les pays… pour fraterniser ensemble, mieux se connaître, essayer par des ballades semblables de former entre compagnons de nombreuses et fortes amitiés". (cf. L’Insurgé, n°3).

A l’été 1925, avec notamment Céline Lambin, Eugénie Giraud, Jacquet, Louis Giraudon et Georges Belin entre autres, il fut membre du comité d’initiative pour la défense du camarade Armand Borderie (voir ce nom) condamné à 8 mois de prison à la suite d’une conférence anticléricale tenue à Limoges.

A l’automne 1926, l’union anarchiste communiste signalait qu’il était gravement malade et lançait une souscription pour lui venir en aide. Au printemps 1927, dans les colonnes du Libertaire, il remerciait l’organisation à laquelle il donnait son adhésion morale “en attendant de mieux faire” (cf. Le Libertaire, 18 mars 1927).

Granjean que la police décrivait comme “un homme au teint coloré, châtain, de 1m70” a participé à la plupart des luttes de l’entre-deux guerres (contre la répression, la guerre, la montée du fascisme, etc.) souvent aux cotés d’anciens militants libertaires passés au parti communiste. En mai 1932 il se présentait à Vierzon sur une liste « arriviste » lors des élections législatives. En 1935 il était l’un des cinq anarchistes fichés dans le Cher par la police qui notait qu’il ne “jouissait que d’une considération relative” à Foëcy. En août 1936 il fut poursuivi pour “atteinte à la liberté du travail”.

Louis Grandjean, qui était père de deux enfants et travaillait alors comme jardinier, a été arrêté à son domicile le 9 juillet 1943, pour faits de Résistance. Interné à Bourges, il fut transféré à Orléans le 9 septembre, puis à Compiègne le 19 septembe dont il fut déporté dans le convoi du 28 octobre 1943, arrivé à Buchenwald le 30 octobre où lui fut attribué le matricule 39923. Transféré le 10 janvier 1944 au camp de Dora, puis à Ellrich à une date non précisée, Louis Grandjean est mort au camp d’Ellrich, près de Nordhausen, le 17 janvier 1945 et a été incinéré le 19 au crématoire de Dora.


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