Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GOZZOLI, Virgilio « VIR” ; “ICONOCLASTA” ; “MATACCIO” ; “Gigi Vizzo-Rollio »

Né à Pistoia le 10 novembre 1886 — mort le 24 août 1964 — Ouvrier typographe ; mécanicien — UAI — USI — Pistoia (Toscane) — Courbevoie (Hauts-de-Seine) — Barcelone (Catalogne) — New York
Article mis en ligne le 29 septembre 2007
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
Virgilio Gozzoli

Initié à Pistoia à l’anarchisme individualiste par Tito Eschini et Ettore Bartolozzi, Virgilio Gozzoli avait commencé à collaborer en 1913 au journal L’Iconoclasta puis au numéro unique de Il Pensiero iconoclasta individualista. En 1914 il était condamné à un mois de prison pour sa participation aux évènements de la « semaine rouge ». Appelé sous les drapeaux en 1916, il était ensuite réformé et écrivait de nombreux textes et pièces de théâtre à caractère social ou antimilitariste.

En avril 1919 il fondait la revue Iconoclasta (Pistoia, plusieurs séries entre mai 1919 et avril 1921). Ouvrier à l’usine mécanique S. Giorgio, il participait au mouvement d’occupation des usines et à la lutte contre la montée du fascisme En avril 1921, son imprimerie était détruite par les fascistes qui le bastonaient et il était arrêté comme étant l’un des animateurs du groupe Arditi del popolo de Pistoia.

En novembre 1922, après s’être enfui encore menotté et avoir gagné à pieds Modane en traversant la montagne de Bardonecchia, il passait en France où apr_ès un bref séjour dans les mines de l’est, il gagnait Paris où il allait travailler comme mécanicien. Il collaborait au Comité en faveur des victimes politiques organisé en mai 1923 par R. Schiavina à Paris. Il collaborait au journal La Revendicazione fondé par Rassi en juin 1923. A partir de mai 1924, avec U. Fedeli, il publiait une nouvelle série de sa revue Iconoclasta (Paris, au moins 7 numéros) et participait à la fondation des Œuvres internationales des éditions anarchistes. Il était alors membre avec U. Fedeli et T. Rasi de la rédaction de La Rivista internazionale anarchica (Paris 8 numéros de novembre 1924 à juillet 1925). Il prenait également part à la dure polémique opposant dans les milieux libertaires italiens les partisans et adversaires d’une participation aux légions garibaldiennes et d’une expédition armée en Italie (en fait une provocation montée par l’agent fasciste R. Garibaldi).

Virgilio Gozzoli collaborait également à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure (dans laquelle il rédigea la notice Art) et au journal La Tempra (Paris, 11 numéros de juillet 1925 à novembre 1926) dont il était le directeur. En juillet 1925 il s’installait à Courbevoie avec sa compagne Marguerite Guestini (née à Pistoia le 10 novembre 1893) et travaillait comme mécanicien tout en installant une imprimerie à son domicile. En mai 1929 il publiait avec Gigi Damiani le journal Fede (Paris, 12 numéros du 10 mai 1929 au 4 avril 1931). Le 3 juillet 1930 il était l’objet d’un arrêté d’expulsion mais parvenait à obtenir un sursis. Toutefois dès la proclamation de la République en Espagne, il gagnait Barcelone où il fit partie avec Bruzzi et Castellani du Bureau libertaire de correspondance. Fin 1932, il partait pour Bruxelles puis rentrait clandestinement en France.

Il participait comme délégué au congrès tenu à Puteaux le 12 novembre 1933, où était fondé la Fédération anarchiste des réfugiés italiens et de son organe Lotte sociali (Paris, 8 numéros de décembre 1933 à février 1935) dont il était membre de la rédaction. L’arrêté d’expulsion ayant été réactivé le 4 juin 1934, il serait, selon la police, parti en Espagne jusqu’en mars 1935. En mars 1935, dans le but de déclencher une campagne en faveur du droit d’asile, il se présentait spontanément à la préfecture de police avec entre autres Marzocchi, Perissino, Bonomini et Tommassini, action qui leur permit d’obtenir un an de sursis aux arrêtés d’expulsion. Les 1er-2 novembre 1935 il participait au congrès anarchiste italien de Sartrouville où était fondé le Comité anarchiste d’action révolutionnaire.

Virgilio Gozzoli

Le 26 juillet 1936 il prenait part à Paris à la réunion où était décidé l’envoi immédiat de compagnons en Espagne. Il allait alors assurer les liaisons entre Paris et Barcelone puis à partir d’octobre 1936 entrer à la rédaction de Guerra di classe (Barcelone, 30 numéros du 9 octobre 1936 au 30 novembre 1937) dont, après un passage sur le front de Huesca, il allait assurer la direction après l’assassinat en mai 1937 par les staliniens de C. Berneri et Barbieri. Il fut à la même époque avec Celso Persici et D. Ludovici l’un des représentants de l’Union Syndicale Italienne (USI) au siège du comité régional catalan de la CNT-FAI.

En décembre 1937, et suite aux affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il revenait en France et participait à Marseille au congrès de fondation de l’Union Anarchiste Italienne et de son organe Il Momento (Paris, 4 numéros du 1er mai au 28 juin 1938) dont il était nommé responsable avec L. Mastrodicasa. Il travaillait alors comme typographe au journal Le Peuple.

Puis la situation empirant chaque jour pour les réfugiés, Gozzoli émigrait aux États-Unis en novembre 1938 où il allait collaborer au journal Il Martello (1916-1940) de Carlo Tresca. En 1942 il était avec T. Rasi le responsable du mensuel antifasciste Chanteclair (New York, 18 numéros d’octobre 1942 à mars 1945). Pendant la guerre, il allait se rapprocher des positions de R. Rocker et accepter de soutenir les démocraties libérales préférables à la monstruosité du fascisme nazi.

En 1958 il rentrait à Pistoia et traduisait en italien le livre de Rocker « Nationalisme et culture ». Vurgilio Gozzoli est décédé à Pistoia le 24 août 1964.

Une partie de ses archives et de sa correspondance a été déposée à l’Institut d’histoire sociale d’Amsterdam IIHS Fonds Gozzoli.

Œuvre : — Dans sa jeunesse il fut l’auteur de quelques œuvres dramatiques en prose et vers.


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