Jean-Gabriel Goujon, après avoir été reçu à l’École Polytechnique, fit carrière dans l’armée. Anticlérical et proudhonien, il fut surtout un militant coopérateur (voir sa notice complète dans le Maitron).
Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il collabora au journal La Feuille (Paris, 61 numéros du 3 août 1916 au 10 janvier 1918) dont le comité de rédaction comprenait Charles-Albert, Christian Cornelissen, Victor Griffuelhes et Paul Reclus. Sous-titré « socialiste, syndicaliste, révolutionnaire », le journal demandait à ses lecteurs de « prendre partie dans l’horrible mêlée actuelle… pour l’avenir des masses ouvrières, l’avenir de l’Europe, de la civilisation entière… car si le peuple allemand devait soumettre l’Europe à sa domination, nous serions jetés de plus d’un siècle en arrière » et précisait que la cause des Alliés aura sa sympathie tant qu’il s’agira d’une guerre de défense mais qu’il cesserait ce soutien au cas où les Alliés seraient tentés par une guerre d’annexions. Il était alors membre de la Ligue pour une Société des Nations et également membre de la coopérative La Laborieuse de Troyes.
Retraité avec le grade de lieutenant colonel après la guerre, Jean-Gabriel Goujon, qui était marié et père de deux enfants, se fixa à Paris où il fut membre de l’Union des coopérateurs et collabora à l’Encyclopédie Anarchiste de Sébastien Faure et à plusieurs titres de la presse libertaire dont : Le Libertaire organe hebdomadaire de l’Union Anarchiste, Plus loin (Paris, 1924-1939) la revue du docteur Marc Pierrot dont il était membre du comité de rédaction et La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939) animé par A. Perrissaguet et René Darsouze. Depuis 1919 il était domicilié au 75 rue du Moulin des Près (XIIIe arr.) dans un pavillon qui lui appartenait.
Depuis février 1929 il participait aux conférences hebdomadaires et aux réunions du Cercle d’études et documentation des groupes anarchistes des XVIIe et XVIIIe arrondissements qui se tenaient au 48 rue Duhesme, groupes dont la secrétaire était Lucie Pelletier. Il donna également plusieurs conférences à la Jeunesse anarchiste (notamment sur “le libre échange” et “liberté et organisation”).
Jean–Gabriel Goujon, qui avait travaillé un temps comme ingénieur des ponts et chaussées à Bordeaux et y avait milité à l’Union anarchiste du sud-ouest, est décédé dans la nuit du 11 au 12 août 1935.