Charles Godard aurait milité à Lyon et à Paris où il avait été condamné par défaut le 10 avril 1884 à trois mois de prison et 200f d’amende pour “coups et blessures”. Il vint alors à Marseille où, bon orateur, il fit une active propagande, donnant des conférences dans les divers quartiers de la ville et dans plusieurs cercles, notamment au cercle Esquiros et au cercle Phalanstérien. Collaborateur du journal anarchiste communiste L’Affamé (Marseille, 6 numéros, du 15 mai au 9 août 1884) avec entre autres Auguste Chauvin, Étienne Bellot, Alphonse Montant, Justin Mazade et Joseph Torrens, il en assura la gérance, à partir du numéro 3, après la condamnation à huit mois de prison de Louis Ulysse Bouisson pour sa participation aux manifestations de chômeurs en juillet : lors de l’épidémie de choléra les anarchistes avaient appelé à une manifestation devant la mairie le 20 juillet ; la police avait dispersé les 2.000 manifestants et avaient arrêtés 6 personnes, dont Bouisson, tandis que Godard était parvenu à s’enfuir.

A ce titre, le journal ayant appelé à la vengeance, il fut lui-même condamné par défaut, le 8 août à 400 fr d’amende par le tribunal correctionnel de Marseille. Arrêté le 26 août suivant, il était finalement remis en liberté par “manque de pièces à son dossier” et repartait pour Paris.

Cependant la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône, le condamnait par défaut en décembre à un an de prison ferme tandis que Mazade, qui s’était réfugié en Suisse, écopait de huit mois.

Pr la suite Godard aurait quitté le mouvement anarchiste et, selon la rumeur, serait devenu en 1890 bookmaker.