Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GIRARDIN, Jean “BOUBOULE”

Né le 4 mars 1902 à Paris, 5e arr. — mort en 1952 — Sangleur de journaux — UACR — UA — CGT — Paris 13 & 20
Article mis en ligne le 9 août 2007
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Sangleur de journaux à la sortie des rotatives, Jean Girardin appartint de 1919 à 1922 aux Jeunesses syndicalistes du XIIIe arr. et, en février 1921, il fut secrétaire adjoint du bureau du comité d’entente de la Seine. Il assuma par la suite, à maintes reprises, des responsabilités à l’UACR (Union anarchiste communiste révolutionnaire) puis à l’UA (Union anarchiste).
Fin 1924 il était le correspondant international en espéranto de la Jeunesse syndicaliste dont le siège était 18 rue de Cambronne (XVe) et dont le secrétaire était C. Cibois.

Début juin 1925, il avait replacé Achile Lausille à lagérance du Libertaire. En août 1925, suite à des articles contre la guerre du Maroc, il avait été poursuivi pour « provocations de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste »(cf Le Libertaire, 21 août 1925).

Emprisonné avec Achille Lausille en 1925 à La Santé, tous deux se solidarisaient avec Chazoff, également emprisonné à la Santé et demandait la réduction du quart de sa peine : tous trois faisaient une grève de la faim de vingt cinq jours et obtenaient satisfaction. De juin 1925 à novembre 1926 il était avec Lausille gérant du Libertaire.

de g. à dr. : Lausille, Chazoff, Girardin, Bucco (1927)

Condamné en avril 1926 à 3 mois et à une peine supplémentaire de un an de prison (contrainte par corps) — arrêté vers l’automne 1926 — et de nouveau emprisonné à Fresnes puis à La Santé avec Lausille et Bucco en 1927, il menait en janvier une nouvelle grève de la faim avec ses compagnons pour obtenir le statut politique. Le 15 juin 1927, alors qu’il se trouvait depuis 9 jours à l’hôpital Cochin, il bénéficiait d’une mesure de grâce.

Il avait été condamné en décembre 1926 par défaut à 500 francs d’amende et 5.000 francs de dommages et intérêts sur plainte d’un curé de Vitry à la suite de l’article « Entre curés » publié dans Le Libertaire du 8 janvier 1926 et signé Émile Rousset. Pour cette même affaire il fut condamné en janvier 1928 à 300 francs d’amende et 1000 francs de dommages et intérêts et menacé de la “contrainte par corps”.

Fin octobre 1926 il avaiut été remplacé à la gérance du Libertaire par Louis Loreal.

Après le congrès de l’UACR tenu à Paris, 30 octobre-1er novembre 1927, il fit partie de la commission administrative où il représenta la Fédération du Nord et fut nommé trésorier de l’UACR, Chazoff et Férandel en étant les secrétaires. Opposé à la thèse synthésiste de Sébastien Faure, il intervint au congrès de l’UACR qui eut lieu à Amiens, 12-15 août 1928, et fut élu à la commission administrative où il représentait avec Even et Mualdès les XIXe et XXe arr. de Paris. Il fut également nommé représentant de l’UACR au Comité de l’Entraide. Il avait également adhéré dès sa fondation début 1928 au groupe des Amis du Libertaire dont Faucier était le secrétaire.

En mai 1929 il avait été candidat « pour la forme » lors des élections municipales dans le 5e arr aux cotés de Eychenne, Durand et Morinière.

Il participa au congrès de l’UACR qui se tint à Paris, 19-21 avril 1930 et fut élu administrateur du Libertaire et de la librairie d’éditions sociales et de nouveau, membre de la commission administrative. Au congrès de l’UACR à Toulouse, 17 et 18 octobre 1931, il fut encore élu à la même commission où il représentait avec Henriette Royo, les Xe, XVIIIe et XIXe arr. de Paris.

Jean Girardin fut, à partir de 1931, trésorier du comité d’action contre les prisons militaires et pour l’amnistie (voir Perrin) et, jusqu’en octobre 1932, secrétaire du groupe parisien des “Amis du Libertaire” où il fut remplacé par Jean-Paul Gravereau. Sa compagne, Henriette Royo avait également été remplacée à la trésorerie du groupe par Rachel Lantier.

En 1933 il fut le gérant du journal anarchiste italien Lotta anarchica (Paris, 8 numéros du 15 décembre 1933 à février 1935) dont les principaux rédacteurs étaient Leonida Mastrodicasa, Virgilio Gozzoli, Amleto Astolfi et Remo Franchini. Il fut également dans les années 1930 l’un des gérants du journal pacifiste La Patrie humaine (Paris, 1931-1939).

Toujours membre de la commission administrative après le congrès de l’UA, dit congrès de l’unité qui eut lieu à Paris les 20 et 21 mai 1934, il assista enfin à celui qui se tint également à Paris les 12 et 13 avril 1936.
A partir de 1935 il était membre de la Phalange de soutien au Libertaire. Il demeurait alors 13 rue Eugène Varlin à Paris 10e et figurait sur la liste de vérifications de domiciles d’anarchistes.

Selon le témoignage d’André Senez, il avait été, avec René Frémont, Ribeyron, Nicolas Faucier, l’un des délégués de l’Union Anarchiste à l’assemblée constitutive du Front populaire en mai 1936.
En 1939, il était toujours un militant en vue à l’Union anarchiste et demeurait 6 Passage Sainte-Avoie (3e arr.).

En 1950 il demeurait au 216bis rue des Pyrénées, Paris 20, et figurait toujours sur la liste des domiciles anarchistes à vérifier par la police.Jean Girardin est décédé en 1952.


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