Adarco Giannini, qui avait commencé à travailler dans les champs dès l’âge de treize ans, avait émigré en France en 1912. En novembre 1913, depuis Marseille, il souscrivait à l’hebdomadaire anarchiste L’Avvenire Anarchico (Pise, 1910-1922) et était déjà l’objet de la surveillance de la police. Il ne répondait pas l’appel sous les drapeaux en 1915 et était déclaré déserteur. Arrêté à la fin de l’année 1916, il était extradé en Italie où il était affecté au 26e Régiment d’infanterie basé à Piacenza et signalé par la police comme devant être particulièrement surveillé.
A la fin de la guerre, il retournait à Marseille où en 1921 il se chargeait de récolter des souscriptions pour L’Avvenire anarchico. Abonné à la revue Pensiero e volontà (Rome, 1924-1926) éditée par Errico Malatesta, il participait en septembre 1925 à une réunion agitée à Marseille où, aidé par Pietro Sini et Lorenzo Flores, il empêchera Giulio Bacconi de frapper Paolo Schicchi suite à la polémique qu’il avait lancé contre les anarchistes adhérant au mouvement garibaldiste. Après avoir participé à la manifestation du 1er mai 1926 organisée à la Maison de Provence, il faisait en juin une tournée de propagande à Roquefort la Bedoule avec Bacconi et Odaire Martelli. Lié à P. Schicchi, il était l’un des principaux diffuseurs du journal La Diana (Paris, 1926-1929) de Renato Siglich, dans les milieux individualiste italiens du quartier d’Endoume à Marseille.
Fin 1929 il était considéré comme l’un des principaux animateurs des groupes anarchistes italiens de Marseille et était inscrit comme « anarchiste dangereux » sur les différentes listes de « subversifs » émises par les autorités fascistes italiennes qui considéraient, début 1938, qu’il avait réduit son militantisme. On ne sait pas ce qu’il est devenu par la suite.