Considéré par les autorités comme « Le chef de tous les anarchistes de Carrare », Primo Ghio fut l’organisateur de toutes les manifestations organisées à partir de juillet 1888 pour obtenir la libération d’Amilcare Cipriani. Partisan de l’insurrection, il avait organisé en mars 1893 une réunion de toutes les forces politiques de la région pour constituer un front unique démocratique pour soutenir l’action révolutionnaire des travailleurs. En contact avec Luigi Molinari, le 11 décembre 1893, lors d’une réunion il incitait ses compagnons à la révolte. En janvier 1894, avec d’autres anarchistes dont Gattini, Lazzoni et Arata il participait à une émeute ouvrière et aux barricades où, lors des affrontements avec les forces de l’ordre, étaient blessés deux carabiniers. Pour éviter d’être arrêté, il s’enfuyait en France à Montpellier puis émigrait aux États-Unis d’abord à Boston puis à San Francisco. Le 27 avril 1894, il était condamné par contumace par le tribunal de guerre de Massa à 30 ans de prison, peine ramnenée après l’amnistie d’octobre 1896 à deux ans de confinat et six mois de surveillance spéciale.
De 1912 à 1916 il était signalé comme résident à San Francisco et dans les années 1930 il faisait toujours l’objet d’un avis de recherche des autorités fascistes.