Jean-Pierre Geay avait été candidat abstentionniste à Nîmes lors des élections municipales du 6 mai 1888. Il avait notamment été l’auteur d’une affiche “Aux travailleurs de la ville de Nîmes” se terminant par « Donc, Abstenez vous, ne votez plus ! Vive le communisme anarchiste ! ». Il fut l’organisateur le 6 juillet 1889 du meeting tenu à la salle Valentino, 9 rue d’Avignon à Nîmes, auquel avaient assisté environ 700 personnes — dont une centaine de femmes — et où il avait ouvert la séance aux cris de « A bas le gouvernement ! Vive l’anarchie ! ». Lui avaient succédé à la tribune les compagnons Brunet de Sommières, Spartacus Verdier de Ganges, Sébastien Faure, Monat, Octave Jahn et Tricot qui appelèrent tous à ne pas voter et, dans la prise de parole de Jahn, à déserter. En 1891 il était le secrétaire du groupe Les Révoltés.
En août 1893, il fut à nouveau candidat abstentionniste dans la 1ere circonscription de Nîmes.
Jean-Pierre Geay avait été, comme 6 autres compagnons dont les époux Soulier, A. Dehors et H. Metge, l’objet le 12 mars 1894 d’une perquisition au cours de laquelle la police avait saisi divers documents et journaux anarchistes. A son domicile avaient été notamment saisis 11 exemplaires de la brochure Déclaration de G. Etievant, divers numéros des journaux Le Peuple, Le Père Peinard, La Révolte et un manuscrit de 3 pages écrites de sa main et intitulé Socialisme et anarchie. il était à cette époque le correspondant de La Révolte.
Lors des élections législatives de 1898, époque où il habitait 3 rue des Orangers, il fut candidat abstentionniste avec C. Soulier.
Il fut l’un des assesseurs et des orateurs de la conférence sur la mévente du vin tenue le 13 octobre 1900 à la salle de la chapelle de l’ancien lycée de Nîmes présidée par A. Moussier et à laquelle avaient participé 80 à 85 personnes, dont selon la police « beaucoup de jeunes ». Il participait à cette époque aux réunions du Groupe libertaire d’études économiques qui se réunissait 7 rue Nerva, puis, à partir d’octobre 1901, à l’ancien siège de la Bourse du travail, 7 rue Saint-Paul. Il demeurait alors rue Puech du Teil et figurait sur l’État récapirulatif des anarchistes du Gard (26 décembre 1900).
En 1907 Jean-Pierre Geay était l’un des animateurs de la Bourse du Travail de Nîmes (Gard), créée en mars 1887 et adhérente à la CGT et dont le secrétaire était Eugène Rey. La police le considérait comme “anarchiste”.
En 1914 il était membre du groupe local de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) dont le secrétaire était Denis Fabre et qui se réunissait au Bar Parisien, Boulevard Victor Hugo.
Dans les années 1920 il était membre du groupe anarchiste qui se réunissait au débit de boissons tenu par le compagnon Louis Victor dit Mephisto et dont faisaient entre autres partie Célestin Barrial, Jules Gauzy, Fieux et Revolon.