Gilles Durou avait commencé à militer au début des années 1970 à Bordeaux au groupe Sébastien Faure de la Fédération anarchiste (FA). Il était alors particulièrment actif au sein du Comité de lutte des objecteurs (CLO). Au début des années 1980 il quittait la FA et formait le Groupe Anarchiste de Bordeaux (GAB) qui éditait le journal Le Dégel (Bordeaux, 6 numéros de février 1983 à août 1984) dont il était l’administrateur avec Jean Barrué. Cette même année il ouvrait la librairie L’En dehors et collaborait à la même époque à la revue libertaire internationale Agora (Toulouse, février 1980 à juin 1986) dont le directeur était Solon Amoros.
Participant aux luttes du Comité de lutte antinucléaire girondin (CLANG) ainsi qu’au Collectif girondin pour le droit des femmes à l’avortement et à la contraception, il rejoignait à la fin des années 1980 l’Organisation Communiste Libertaire (OCL) et suivait une formation de photocompositeur qui allait lui permettre d’aider au tirage et maquettage de nombreux documents dont le mensuel de l’OCL Courant Alternatif. Très impliqué dans le soutien à la lutte des sans-papiers — et en particulier lors des grèves de la faim en 1991, 1998 et 2002 — il commença à s’intéresser de plus près à la politique africaine. En 1994 il organisait le Collectif girondin pour le Rwanda, pays dans lequel il se rendait en 1995 pour recueuillir des témoignages de survivants, témoignages qui lui permettront de démasquer l’un des participants au génocide, réfugié à Bordeaux. Il avait également fondé la maison d’éditions Analis qui en 1988 avait réédité “L’increvable anarchisme” de Louis Mercier Vega et publiera en 1995 l’ouvrage de Christophe Soulié « Liberté sur paroles ». Gilles Durou participait régulièrement aux campings annuels tenus par l’OCL dans les Pyrénées. En décembre 2002 il était hospitalisé, puis sa santé se détériorait et Gilles Durou décédait d’une crise cardiaque le 22 septembre 2003.
Nick Heath