Fils d’un boulanger d’origine italienne, Jean Gamba, qui habitait 18 rue Nicolas Laugier dans le quartier Siblas et était père de deux enfants, avait été avant la guerre et son mariage le 1er mai 1920 avec Agnès Rambert, condamné à plusieurs reprises pour “vols et abus de confiance” et considéré par la police comme un “malfaiteur dangereux”. Devenu anarchiste après la guerre, il était en 1922 membre du groupe de Toulon de l’Union anarchiste (UA). En août il assistait comme observateur du groupe Jeunesse Libre dont il était le secrétaire à la réunion du Comité pour l’amnistie auquel le groupe adhéra. Il collaborait alors à l’organe de la fédération anarchiste du sud Terre libre (Marseille, 10 numéros du 20 juin au 5 novembre 1922) dont le responsable était André Viaud. Il était alors qualifié par la police « d’individu dangereux pour la sécurité publique et très écouté dans les milieux extrémistes ». Le 27 mars 1923 il organisait une réunion de forains et camelots à la Bourse du travail et fondait un syndicat affilié à la CGTU. En septembre 1923, au sein de la CGTU il se prononçait pour la motion déposée par Joseph Lartigue défendant le syndicalisme révolutionnaire et l’autonomie des syndicats par rapport aux partis politiques. Fin décembre 1925 il était trésorier provisoire du Comité d’action contre la vie chère et membre de la commission de la CGTU pour l’élaboration de l’indice du cout de vie. Secrétaire du Comité de défense local pour Sacco et Vanzetti, il présida la plupart des manifestations et réunions tenues en leur faveur dans la région. Correspondant local du Libertaire, il était à cette époque secrétaire du groupe anarchiste L’Idée libre.
En octobre 1927, sans l’assentiment du groupe La Jeunesse libre, il fut délégué par la CGTU du Var pour aller à Moscou assister aux manifestations du 10e anniversaire de la révolution. Il en revint communiste convaincu. Jean Gamba, qui en juillet 1944 avait été déporté à Buchenwald, est décédé à Toulon le 10 février 1957 (voir sa notice complète dans le Maitron en ligne).