Dictionnaire international des militants anarchistes
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BAUCHET, Émile, Alexandre
Né le 23 février 1899 à Roissy-en-France, (Seine-et-Oise)- mort le 7 août 1973 - Entrepreneur de transports - LICP - Dives-sur-Mer & Villers-sur-Mer (Calvados)
Article mis en ligne le 17 juin 2007
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
de gauche à droite : Louis Simon, Louis Lecoin & Émile Bauchet

Fils d’un jardinier et d’une blanchisseuse, et après un apprentissage de maçon, Émile Bauchet fut mobilisé en 1919 ; il déserta au bout de quatorze mois. Arrêté dix ans plus tard, il fut condamné pour ce fait, le 10 juillet 1929, par le tribunal militaire à un an de prison ; Louis Lecoin, Han Ryner et Georges Pioch avaient témoigné en sa faveur. Au tribunal, il fit connaître la triste destinée des siens. Il était le dernier né d’une famille de dix enfants et sa mère dut quitter un mari alcoolique en emmenant sa progéniture ; deux de ses frères furent tués à la guerre, un troisième fut gazé ; une de ses soeurs, mère de trois enfants, perdit son mari, à la guerre également. Bénéficiant d’une remise de peine, Émile Bauchet fut libéré en avril 1930 de la prison du Cherche Midi où il était incarcéré.

Au début des années 1930, Bauchet exerçait la profession d’entrepreneur de transports à Dives-sur-mer (Calvados) et exploitait une ligne d’autocars, en association jusqu’en 1932 avec le militant anarchiste Paul Barbé.

Inscrit au Carnet B comme objecteur de conscience, il collabora, de 1927 à 1936 au Semeur de Normandie (Caen & Falaise, 280 numéros de juillet 1923 au 25 novembre 1936), organe de défense des objecteurs de conscience qu’avait fondé Alphonse Barbé, frère de Paul, en 1923. A la suite de la liquidation judiciaire de ce journal, en novembre, 1932, Bauchet succéda à Barbé comme administrateur.

Émile Bauchet fonda et présida la fédération calvadosienne de la Ligue internationale des combattants de la paix (LICP) qui se signala par une activité assez intense dans la première moitié des années 1930. Aux dires du préfet, elle comprenait alors dix sections et cinq cents adhérents, organisant de nombreuses réunions et conférences, souvent animées par Marcelle Capy ou Robert Jospin. Il fut également membre du bureau national (trésorier) aux cotés de G. Pioch (président) et René Gérin (secrétaire général). La LICP comprenait également un Comité d’honneur dont étaient entre autres membres Romain Rolland, Victor Margueritte, Victor Méric, Georges Duhamel, Sébastien faure, Jules Romains, Félicien Challaye, Han Ryner, Henri Jeanson, Gérard de Lacaze-Duthiers, Maurice Rostand, Rudolph Rocker, Stefan Zweig et Upton Sinclair. Par ailleurs, il collabora à La Patrie humaine, au Barrage et à La Voie de la paix (Auberville-sur-Mer, au moins 199 numéros d’octobre 1951 à 1973), publication dont il était le gérant et qui disparut avec lui.

Dans les années 1930 il aurait, selon la police, utilisé l’identité de Lucien Thuilier.

Début février 1930, Bauchet qui purgeait une peine de 1 an de prison se joignait avec Guillot à la grève de la faim menée par Odéon à la prison du Cherche-Midi. Le Libertaire (3 mai 1930) annonçait sa remise en liberté.

En juillet 1935 il fut l’un des signataires au nom de la LICP d’un manifeste paru dans Le Libertaire (12 juillet) appelant à l’organisation d’une conférence nationale contre la guerre et l’union sacrée et dont le secrétariat était assuré par Robert Louzon. Le manifeste fut signé par de nombreux militants anarchistes et syndicalistes.

En décembre 1958, il fonda le Comité national de résistance à la guerre et à l’oppression dans le but de regrouper les organisations pacifistes.

Émile Bauchet est mort le 7 août 1973 à Villers-sur-Mer (Calvados).


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