Fils d’Antoine et de Marie Chedonne, Alfredd Chave avait été fiché comme « anarchiste dangereux » et sans domicile fixe ce qui lui avait valu entre 1878 et 1895 une trentaine de condamnations — de 15 jours à 3 ans de prison — pour « vols, filouteries, infractions à la police des chemins de fer, rupture de ban… » et surtout pour « vagabondage » et une interdiction de séjour dans de nombreux départements.
En mai 1880 il avait été déclaré insoumis, arrêté et conduit au 43e Régiment de Ligne à Lille dont il aurait été réformé.
En juin 1881 il avait été condamné à 3 mois de prison et détenu à la prison de Mazas A sa libération il avait déclaré vouloir se rendre à Angoulême.
Il avait été arrêté pour « vagabondage » ert condamné à Lyon le 4 mars 1895 à 3 mois de prison puis arrêté le 11 mars suivant à Bourg-en-Bresse (Ain).
En août 1895, sur les murs d’un asile de nuit, il avait écrit avec du charbon un appel — intitulé "Carnot coupe têtes" — à venger E. Henry et Caserio se terminant par « A bas les bourgeois ! Vive l’Anarchie », se poursuivant par une définition de l’anarchie comme « le droit de vivre heureux pour tout être » et se concluant par « à vous les parias de la société de leur montrer que ces rêves peuvent devenir des réalités pour l’avenir.Vous marchez pieds nus, le ventre creux, pendant ce temps là on danse à l’Élysée. Vive la Révolution sociale ! » Le 20 septembre à Mantes il avait été condamné à 3. ans de prison pour « vagabondage et infraction à interdiction de séjour » et détenu à la Centrale de Poissy. Il était toujours signalé comme « très dangereux » paraissant « faire de la propagande anarchiste ». Il était libérable en août 1898 où il avait déclaré se rendre à Vernon (Eure).
En janvier 1901 il figurait sur l’État vert confidentiel des anarchistes. En août 1901 il était détenu à Montpellier où il purgeait une peine de 1 an de prison pur « outrages à magistrat ».
En février 1902 il était à la prison de Carpentras après avoir été arrêté pour vagabondage sous le nom de Saillou-Desmousseau ». Le mois suivant il était à nouveau arrêté pour « vagabondage et vol » et détenu à la prison de Narbonne. En mai il avait été arrêté à Estagel (Pyrénées-Orientales) alors qu’il se dirigeait vers l’Espagne et avait été condamné le 6 mai à 3 mois pour « vagabondage » et écroué à Perpignan puis transféré à la prison de Montpellier. Il avait été remis en liberté le 2 août 1902, mais dès le 22 août suivant était écroué à la prison d’Orléans, puis à la mi-septembre à la prison d’Angoulême (2 mois de prison) toujours pour le même motif.
En avril 1903 il avait été condamné à Carpentras à 8 mois de prison pour « injures et menace de mort » à un commissaire de police et avait été transféré à la prison d’Avignon dont il était libérable en décembre 1903. A sa libération il était allé à Privas, cherchant vainement à trouver du travail dans une imprimerie. Selon la police il n’avait pas tenté de contacter des compagnons et était totalement découragé et sans ressources avait déclaré qu’il « n’hésiterait pas à voler, ne voulant pas se livrer à la mendicité » et se plaignait de l’incessante surveillance dont il était l’objet.
En mars 1904 il était à nouveau écroué à Apt pour vagabondage. Arrêté le 5 avril 1904 à Nîmes il était condamné le 14 à 3 mois et un jour de prison. Les autorités avaient demandé que dès sa libération en juin il soit transféré à Apt où il avait également été condamné à 3 mois. Les instructions ne furent semble-t-il pas effectuées puisque en juillet, Chave avait été condamné à 15 jours de prison à Narbonne. (ou Carcassonne).
Le 6 avril 1905 il était libérable de la prison de Montpellier. Le 24 juin il avait été arrêté à Toulon pour « infraction une à interdiction de séjour de 5 ans » (datant de 1895). Après sa libération pour « vice de forme », il avait en juillet gagné Marseille à pieds. Après avoir couché dans un asile de nuit, il avait disparu de la ville.
En novembre il était une nouvelle fois emprisonné à Corbeil.
Au printemps 1906 il était détenu pour 2 mois à à la maison de correction de Grenoble do nt il était libérable le 17 avril. En août suivant il était à nouveau à la prison de Montpellier dont il était remis en liberté le 22 sur instruction du Procureur de la République.
Après avoir purgé une peine de 1 mois de prison pour « infraction à arrêté d’interdiction de séjour, il était libéré le 26 décembre 1907 de la prison de Vienne (Isère) avant d’être à nouveau arrêté le 31 décembre pour la même raison.
Le 16 avril 1908 il était incarcéré à la maison d’arrêt de Montpellier puis en mai à la prison de Limoux (Aude) condamné le 20 mai à 1 mois de prison par le tribunal correctionnel… A cette époque il comptait 67 condamnations soit au total, depuis 1895, 10 ans et 2 jours de prison.
En juin 1910 i était écroué à Lyon. En septembre suivant il était arrêté à Tournon (Ardèche), condamné à 6 mois de prison et en octobre transféré après appel à Nîmes où il était relaxé le 11 octobre par la Cour d’Appel et avait déclaré partir à pieds pour Lyon.
En octobre 1911 il était détenu à Orléans avant d’être acquitté le 18 par le tribunal de la ville. Le 22 décembre 1911 il était arrêté et détenu à Chalons-sur-Saône.
En juillet 1912 il subissait une nouvelle détention à la maison de correction de Cusset, puis en novembre à Roanne où il avait été condamné à 2 mois.
En janvier 1914 il était arrêté à Paris En décembre suivant il était arrêté à Orléans : il avait été arrêté le 2, suite à une condamnation par le tribunal de Montargis à 2 mois de prison par défaut pour « défaut de carnet anthropométrique ». Pour la même raison il était condamné le 7 juin 1915 à Orléans à 3 mois de prison.
Le 19 mai 1920 il était arrêté pour la même raison par la gendarmerie de Chatillon-sur-Loire (Loiret). Le 9 juin il était condamné à Gien (Loiret) à 1 mois de prison avant d’être libéré le 19. Juin suivant et de se diriger vers Orléans et où, le 21, à Sully-sur-Loire, la gendarmerie perdait sa trace.
En juin 1927 il était condamné à 4 mois de prison à Saint-Étienne.