Fils d’Alphonse et d’Elizabeth Gherard, Alphonse Burglin (parfois orthographié Bughlin) avait été expulsé du Royaume de Prusse — où il travaillait comme serrurier dans une usine d’Aix-la-Chapelle où son père était domicilié — en novembre 1901 après avoir été signalé comme anarchiste. Dès son retour en France il avait été mis sous surveillance. Il travaillait alors comme tourneur mécanicien à Puteaux.
En novembre 1903 il avait été envoyé au Fort de Charlemont à Givet (Ardennes) pour y effectuer son service militaire au 148e Régiment d’infanterie dont il était libérable en 1905. Condamné à plusieurs reprises à des peines de prison pur manquement à la discipline, il avait été jugé incapable de devenir gradé.
En 1908 il était membre des Jeunesses syndicalistes de la métallurgie et le 22 septembre avait été l’un des orateurs de la réunion tenue à la Bourse du travail de Clichy contre « la politique du gouvernement ». En septembre il s’était prononcé pour la fusion au sein de la Fédération de la métallurgie du syndicat des mécaniciens. A la Fédération de la métallurgie il s’opposait selon la police à ligne défendue par Merrheim. Il fut l’un des délégués de la métallurgie au XVIe congrès national corporatif — 10e de la CGT — et 3e conférence des Bourses du Travail tenus à Marseille du 5 au 12 octobre 1908.
Au début 1909, Alphonse Burglin aurait été à l’initiative avec notamment De Marmande, Lutier, Violette et Almereyda de la fondation de la nouvelle Fédération révolutionnaire dont le congrès se tint en avril suivant. Il était partisan que la Fédération soit surtout une « organisation de combat », prenant comme modèle le Comité russe et que la France soit divisée « en régions révolutionnaires ».
Il était également l’un des réorganisateurs avec Lutier de l’Association internationale antimilitariste (AIA) dont le siège social était 49 rue de Bretagne et demeurait 30 rue Albouy avec Hélène Mangin (née à Charleville).
En mars 1909, selon la police, il fournissait à divers compagnons réfugiés à Paris, des méthodes pour se procurer de l’argent, en vendant frauduleusement par exemple des hypothèques dont la liste avait été relevée au Palais de justice. Selon la police il aurait été « maquereau tirant ses moyens d’existence de la vie galante de son épouse dont il était séparé de fait » et aurait eu l’intention de fonder un journal intitulé Paris Clandestin que par intermédiaire de Collongy il voulait faire imprimer à l’imprimerie de Fortuné Henry au Parc-Saint-Maur.
A cette même époque, il avait demandé l’annulation de son arrêté d’expulsion d’Allemagne, un poste de contremaître lui ayant été proposé dans une usine de Crefeld. Le président de la police de Berlin avait immédiatement envoyé à la police parisienne une demande d’information sur les agissements de Burglin à Paris « pouvant faire supposer qu’il appartient au parti révolutionnaire ou anarchiste » ce qui avait été confirmé par les autorités françaises.
En juin 1909, suite à divers sabotages lors de la grève des PTT, il avait été arrêté perquisitionné comme 22 autres militants de la Fédération révolutionnaire, perquisition qui n’avait donné aucun résultat pour Burglin. En juillet il était allé en Belgique et s’était fixé à Liège
En juin 1913, après avoir été noté comme « s’étant tenu à l’écart depuis 1909 du mouvement révolutionnaire », il avait été proposé à la radiation du Carnet B. Il demeurait alors 49 rue Héricart à Paris