Après avoir passé sa prime jeunesse à Cuba, Antonio Hernandez Merino était revenu aux Canaries en 1925 où, ouvrier sur le port de Santa Criz de Tenerife, il avait été nommé secrétaire de la Fédération ouvrière maritime (CNT) et était devenu anarchiste. Après la proclamation de la République en 1931 il avait été le secrétaire du syndicat CNT des dockers et avait participé à de nombreux conflits (notamment pour la journée de 6 heures de travail), qui lui aveint valu d’être emprisonné à plusieurs reprises lors des grèves de 1932 et 1933.
Au moment du coup d’État franquiste de juillet 1936 il était le secrétaire de la CNT des Canaries et membre du Comité régional. Capturé par les fascistes il fut déporté en août 1936 à Rio de Oro (Villa Cisneros) au Sahara espagnol d’où il parvint à s’enfuir, à gagner Dakar, puis à regagner Barcelone d’où il se chargera de fournir de l’armement à des indépendantistes marocains.
Passé en France lors de la Retirada, il fut interné au camp de Saint-Cyprien, puis fut enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) dans la région parisienne. Pendant l’Occupation il s’était intégré, sans doute sous le surnom de Paisa, à la Résistance dans la région de Bordeaux. Arrêté en 1942 par les allemands il fut interné 8 mois au Fort du Hâ, transféré au camp de Compiègne d’où il fut déporté en janvier 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen dont il fut libéré en 1945 par l’arrivée des troupes américaines.
Rapatrié à Paris, il émigra en 1948 à Cuba où sous le nom de Heliodoro Rodriguez il allait naviguer comme marin sur toutes les mers du monde. En 1964 il était revenu à Las Palmas où il avait été emprisonné une semaine avant d’être libéré.