Né en Bavière dans une famille d’agriculteurs catholiques, Johann Trunk avait faut un apprentissage d’ouvrier ébéniste. Dès le début des années 1870 il devint actif dans le mouvement socialiste et fut sans doute un partisan de la ligne défendue par Johann Most. En 1878, pour échapper à la répression anti-socialiste, il quitta l’Allemagne et se réfugia en Suisse où, selon Max Nettlau il collabora au Berner Arbeiter Zeitung (Berne). Il alla ensuite à Paris dont il fut expulsé en 1880 et gagna Londres.
Il y fut membre du Communistischer Arbeiter Bildungs Verein (Société éducative ouvrière communiste - CABV) fondé en 1877 par les expatriés allemands et animé par Most auquel Trunk ne tarda pas à s’associer et soutenir le journal Freiheit. Après l’arresation et la condamnation de Most en mars 1881, il assura avec notamment Frank Kitz et Johan Neve la publication de Freiheit dont il fut le responsable (mai à juinb 1882) avant que le journal soit transféré à Paris.
En 1881, avec 6 autres personnes, il fut le secrétaire organisateur du Congrès international anarchiste de Londres tenu en juillet et (voir Gustave Brocher) y participa avec Johann Neve en tant que délégué du CABV. Ils avaient pour mandat de "s’en tenir aux principes stricts de notre club (c’est-à-dire la révolution communiste) et de lutter contre tout compromis des sociaux-démocrates parlementaires de Zurich". Aux côtés de Malatesta et de Nicolas Tchaikowski, il avait été nommé suppléant du Bureau international.
Fin octobre 1882, aux côtés de Dinn, Vorhiken, Ridjesky et Morkowith, il avait été l’un des orateurs du meeting tenu à Londres en solidarité avec les emprisonnés de Montceau-les-Mines (France) et poour lesquels une souscription avait été ouverte.
En juin 1885, Trunk faisait partie des autres anarchistes allemands qui contribuèrent à former une branche du nord de Londres de la Ligue Socialiste (SL) de William Morris et de son journal The Commonweal. A Cette même année il participait aux activités du mouvement anarchiste juif du Club de Berner Street.
En février 1887, Johann Neve avait été arrêté par la police belge alors qu’il faisait passer clandestinement des journaux anarchistes en Allemagne où il était extradé et condamné à une lourde peine de prison. Après cette arrestation et les querelles internes du mouvement allemand, Trunk, était entré en désaccord avec le groupe Freiheit et avait rallié les communistes anarchistes regroupés autour de Joseph Peukert et le journal Die Autonomie.
En mars 1891, il prit la parole aux côtés de John Turner, Michel, Malatesta et Kropotkine lors d’une réunion à Londres commémorant le vingtième anniversaire de la Commune de Paris. Il avait également accueilli chez lui l’anarchiste américaine Emma Goldman en 1900 et de nombreux autres compagnons.
En 1906 il émigrait en Nouvelle-Zélande où à Christchurch, son beau-frère tenait une société de fabrication de billard dans laquelle i allait être employé.
Bien qu’ayant été naturalisé britannique en octobre 1908, ses origines allemandes au moment de la guerre mondiale, l’empêchèrent de trouver du travail. Il déménagea alors à Geraldine où « trop vieux pour faire le moindre travail agricole, il s’est occupé du potager. Il avait de beaux jardins, jolis et bien rangés, très soignés » (témoignage de Joyce King). Il ne semble pas avoir eu d’activités dans le mouvement social local.
Johann Trink est décédé à Geraldine le 4 juin 1933.