En mai 1938, Robert Tollet demeurait chez ses parents, 9 rue des Innocents à Paris (Ier arr.). Il militait à cette époque à la Jeunesse anarchiste, il était abonné au Libertaire et à La Patrie humaine. Il en assurait la diffusion et tenait la permanence 9 rue de Bondy.
Le 12 mai 1938, il avait été appréhendé avec Georges Marester, alors qu’ils apposaient des papillons de l’Union anarchiste conviant les travailleurs à lire Le Libertaire, en face du n°78 rue des Archives. Ces papillons n’étant pas timbrés, contravention avait été dressée contre eux par le commissaire de police du quartier des Arts et Métiers. Cette affaire n’avait pas eu de suite judiciaire.
Son nom et son adresse avaient été relevés sur des listes d’abonnés au journal SIA, saisies le 15 mars 1939 au siège de cette organisation.
Robert Tollet, du groupe IIIe, IVe, publia dans Le Libertaire du 6 avril 1939, un article « Jamais, dans aucun cas, pour la guerre impérialiste » : « Dans une guerre de la France et de l’Angleterre contre l’Allemagne et l’Italie, ce n’est pas contre Hitler et Mussolini que les prolétaires anglais et français se battraient, mais pour le compte des impérialistes de ces deux pays… Les vieux mots d’ordre révolutionnaires, tels que : L’ennemi est chez nous, pas de défense nationale eu régime capitaliste, contre la guerre impérialiste : grève générale insurrectionnelle. sont toujours vrais et nous devrons toujours tâcher de les appliquer… en aucun cas, les travailleurs ne devront accepter la mobilisation, sous prétexte de lutter contre le fascisme qui détruirait, s’il était vainqueur, leur force révolutionnaire. En effet, si le prolétariat s’engageait dans la guerre, il y perdrait justement sa force révolutionnaire, et même si la guerre était gagnée contre les pays fascistes, le capitalisme en sortirait renforcé, ayant acquis, grâce à l’armée, une plus grande force sur les travailleurs. »
Mobilisé en octobre 1940, il avait été libéré du service militaire en mars 1941.
D’août 1941 à octobre 1942, il avait travaillé comme tourneur-ajusteur à la compagnie des machines Bull, 92 avenue Gambetta.
Du 14 octobre 1942 au 13 juin 1945, il avait été requis pour aller travailler en Allemagne. Il aurait été employé dans une une usine à Berlin.
Depuis son retour d’Allemagne, Tollet aurait abandonné ses idées anarchistes.
Après la Libération, il ne recevait plus Le Libertaire, ni des brochures anarchistes. Il suivait des cours au Conservatoire des Arts et Métiers.
Depuis le 15 octobre 1945, il était préparateur en fabrication aux Établissements Morane-Saulnier, 3 rue Volta à Puteaux.
Tollet ayant cessé depuis la Libération, toute activité anarchiste, était radié de la liste des anarchistes de la Seine, dont le domicile était soumis à vérification mensuelle.